Le Temps (Tunisia)

La Belgique, quel caractère !

-

Malgré le courage et l’audace du Japon

Contre le Japon, la sélection belge a prouvé, y compris à elle-même, qu’elle avait les qualités mentales qui font les grandes équipes.

On le savait, à force de le répéter et aussi en voyant le rang de cette équipe au classement FIFA et ses résultats depuis deux ans, que la Belgique faisait partie des équipes les plus redoutable­s présentes à ce Mondial en Russie. Individuel­lement et collective­ment, les Diables Rouges présentaie­nt suffisamme­nt d’armes pour qu’on les prenne au sérieux. Mais pour qu’on les classe définitive­ment parmi les candidats à la victoire finale, il fallait encore que cette sélection réponde présente dans la difficulté et affiche le mental qui sied à ce genre de conquêtes. Lundi soir, lors du 8e de finale contre le Japon, elle l’a fait.

Il y aura assurément beaucoup à redire à l’issue de cette rencontre qui a vu Hazard et ses partenaire­s attendre presque une heure avant de commencer à jouer, et aussi renouer avec les erreurs défensives qu’ils ont connues lors du dernier Euro. Mais, il est évident que les enseigneme­nts à l’issue de cette victoire renversant­e sont surtout positifs. Lors de ce match, la bande à Roberto Martinez a démontré qu’elle savait se remettre de ses coups durs et qu’il faut bien plus qu’une tournure négative des évènements pour la faire douter.

Ce qui ne tue pas…

C’est ce qu’a notamment préféré retenir Eden Hazard en tant que meneur de l’équipe. Pour ce dernier, le succès du jour peut même être un match référence pour lui et sa bande. «Je pense que c’est ce qu’il fallait à cette génération, a-t-il confié sur Bein Sports. Un match compliqué où on a vraiment vu la réaction des joueurs. Ce ne fut pas brillant jusqu’à la 52e minute. Mais voilà, après on a montré qu’on était capables de renverser la situation». Durant ce Mondial, de nombreux cadors ont déjà été contraints de rentrer chez eux. Et, tout en reconnaiss­ant qu’il y aura «des choses à gommer», Hazard était heureux que son équipe ait su justement échapper avec brio à ce sort. «On peut voir que dans une compétitio­n comme celle-là, il n’y a jamais de match facile. Et aujourd’hui, c’était un match très compliqué, à éliminatio­n directe. Et à travers notre réaction, on a prouvé qu’on était costauds. C’est ce qu’il nous fallait, car on aurait pu être dehors. On est qualifiés, et on doit se servir de ça pour le futur», a-t-il poursuivi.

Le traquenard a été évité et la fin de match a montré à quel point cette Belgique pouvait être dangereuse lorsqu’elle est lancée et après avoir surmonté le plus dur. C’est à se demander même si les joueurs ont vraiment douté au moment où le score était de 0-2 en faveur de leur adversaire. «Moi j'étais tranquille, a assuré Kevin De Bruyne. Nous on doit faire notre boulot, et il restait encore 40 minutes pour faire la différence. C’est beaucoup. Ils (les Japonais) ont marqué deux buts en cinq minutes. Alors, nous, on peut le faire aussi. On a eu des occasions pour marquer encore plus. Et c’est ça le foot». Une confiance en soi et en l’équipe bluffantes que son capitaine a confirmé : «A 0-2, il n'y avait pas grand-chose à se dire, si ce n'est qu'on peut gagner ce match. On a des joueurs capables de changer la situation d'un match. On l'a fait».

Les remplaçant­s apportent leur pierre à l’édifice

Malgré les vents contraires, les Belges sont donc restés sereins et convaincus de leur aptitude à changer le cours des évènements. Que ça soit ceux qui ont débuté le match ou ceux qui ont été incorporés comme remplaçant­s. Deux d’entre eux, en l’occurrence Marouane Fellaini et Nacer Chadli, ont d’ailleurs su se montrer décisifs. «Je tiens à souligner la performanc­e des joueurs qui étaient sur le banc, qui sont rentrés et qui ont complèteme­nt changé le match. Ça prouve que ce n’est pas que 11, 12 ou 13 joueurs qui sont importants, mais les 23. Et on l’a encore vu aujourd’hui», a acquiescé Hazard.

Le Brésil de Neymar et de Tite est prévenu ; la Belgique qui se présentera face à lui vendredi prochain est gonflée à bloc et surtout requinquée après un match où elle a pu mesurer tout ce dont elle est capable lorsqu’elle est poussée dans ses derniers retranchem­ents. De plus, face à la Seleçao, cette équipe aura l'avantage de ne plus être favorite. «C’est un match fantastiqu­e à jouer. A nous d’être prêts», a lâché un Hazard plus conquérant que jamais.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia