Le gouvernement s’attaque aux emplois précaires et aux délocalisations
Le nouveau gouvernement italien veut mettre un frein aux contrats de travail temporaires et sanctionner les entreprises qui se délocalisent, grâce à une loi destinée à améliorer la sécurité de l'emploi.
Le ministre du travail et dirigeant du Mouvement 5 étoiles Luigi Di Maio, au pouvoir depuis le 1er juin avec la Ligue du Nord, avait fait de cette réforme son cheval de bataille durant la campagne électorale. Surnommé "décret de la dignité" par Luigi Di Maio, le texte prévoit d'interdire les publicités pour les jeux d'argent, accusés par le Mouvement 5 étoiles de ruiner les familles et de viser les plus vulnérables.
"Il s'agissait d'une urgence sociale qu'il fallait régler immédiatement", a déclaré Luigi Di Maio sur la RAI, la télévision publique, hier.
Cette loi ne s'appliquera pas aux contrats publicitaires existants. Ce décret vient remplir la promesse de campagne de Luigi Di Maio de faire cesser le recours abusif aux contrats de travail temporaires par les entreprises, alors que l'ex-président du Conseil Matteo Renzi avait facilité leur utilisation.
Désormais, les entreprises qui ont recours à ce type de contrat paieront plus de charges et ne pourront pas les renouveler autant qu'avant. "Ceux qui n'ont pas abusé de ces contrats n'ont rien à craindre", a déclaré Luigi Di Maio sur la RAI.
Le texte doit être approuvé par le parlement italien dans les deux prochains mois.
La plupart des organisations patronales italiennes, dont les membres utilisent largement les contrats de travail temporaires, ont critiqué cette loi.
"Je pense que c'est une erreur. On ne crée pas des emplois avec des règles plus strictes.", a déclaré la semaine dernière Vicenzo Boccia, président de la Confédération générale de l'industrie italienne.
Ces dernières années, l'italie a enchaîné les réformes du code du travail, mais n'a pas réussi à changer la configuration de son marché de l'emploi, où les jeunes travailleurs peinent à trouver des postes stables.
De mai 2017 à mai dernier, 434.000 contrats de travail temporaires ont été signés en Italie, pendant que le nombre de contrats à durée indéterminée signés, lui, stagnait.
Les entreprises ayant reçu des subventions ou des allégements fiscaux et qui souhaitent se délocaliser devront rembourser l'argent reçu et s'exposeront à des sanctions financières.