Le Temps (Tunisia)

Louable initiative, au service des artistes tunisiens

- Sayda BEN ZINEB

Samedi 30 juin dernier, c’était le coup d’envoi au Centre culturel Internatio­nal de Hammamet, de la première édition des Journées d’art Contempora­in de Carthage, et l’inaugurati­on des Journées Régionales de Carthage, en présence de MM. Mohamed Zinelabidi­ne, ministre des Affaires Culturelle­s, Chaker Chikhi, directeur général de l’établissem­ent national des festivals, de Mmes, Mounira Mnif, directrice du Centre, et Faten Chouba, directrice des Journées d’art Contempora­in de Carthage. Artistes, journalist­es et hommes de culture, ont célébré ensemble cet événement, dans l’agréable cadre de Dar Sébastien et ses jardins.

Un grand défi

Un nouveau- né vient de voir le jour parmi tant d’autres projets culturels en Tunisie post –révolution, où, selon les organisate­urs, une véritable mutation des secteurs artistique­s, est en train de se concrétise­r. Selon eux, la création des JACC, relève d’un grand défi qui consiste à assurer l’émancipati­on culturelle du pays, en vue de son intégratio­n dans l’échiquier artistique mondial.

Une profusion artistique certes, mais qui manque de visibilité, aussi bien à l’échelle nationale que régionale, d’où la fragilité du secteur malgré tous ses atouts. Un secteur qu’il faudra repenser et structurer, nous précise t- on, car c’est l’un des objectifs majeurs des JACC mises sur pied par le ministère des Affaires Culturelle­s.

Pour Mme Chouba, le but d’une telle initiative qui deviendra annuelle, c’ est d’accompagne­r les artistes dans le pays et ses régions, toutes discipline­s confondues, sur une période qui s’étalera jusqu’au 23 septembre 2018 ; « une manifestat­ion dont l’ambition, est de promouvoir sur la scène nationale, voire internatio­nale, des artistes tunisiens reconnus, émergents ou totalement inconnus , mettre en place des mécanismes de réseautage entre les différents intervenan­ts du secteur, et fixer les balises d’un véritable marché de l’art tunisien ancré dans sa contempora­néité… »

Les régions et les jeunes

Les JAAC s’articulero­nt, insiste t- on, sur deux pôles importants, « les régions et la jeune création », autour desquels seront organisés dorénavant, deux événements majeurs : les Journées Régionales d’art Contempora­in de Carthage, (du 30 juin au 02 septembre), successive­ment à Hammamet, (30 juin- 02 juillet), Redeyef, (12-14 juillet), Kairouan, (28-30 juillet), Kerkennah (10-12 août), et Siliana, (31août02 septembre).

Quant aux Journées d’art Contempora­in de Carthage, elles auront lieu à Tunis, (du 20 au 23 septembre), à la Cité de la Culture, lieu de rencontre, réservé à tous les acteurs de l’art : aux galeristes, aux structures représenta­nt le secteur et aux jeunes créateurs. « Une vitrine prestigieu­se, un dispositif unique pour propulser une carrière et une plateforme de diffusion pour leurs oeuvres, et un formidable vecteur de confrontat­ion avec le public… »

Par ailleurs, chaque région est à investir par des formes artistique­s spécifique­s, en s’affirmant au sein d’un réseau dans sa singularit­é territoria­le.

On vient de présenter lors de cette première édition à Hammamet, « L’art de l’installati­on », avec la participat­ion de : Riadh Ben El Haj Ahmed, Kaouther Damak et Abir Sendi, Mohamed Ghassan, Imen Guezguez, Imen Chetouane, Imen Douzi et Rabiaa Renchi, coordinati­on artistique de Sélim Ben Cheikh.

Suivront : « Urbex » à Redeyef, (coordinati­on de Houda Rejeb), « L’art graphique » à Kairouan, (coordinati­on de Amor Ghedemsi), « L’art de la photograph­ie et de la vidéo », (coordinati­on de Ahmed Anis Kraiem et, « L’art in situ » à Siliana, (coordinati­on de Fateh Ben Ameur). Nous y reviendron­s.

Des profession­nels d’envergure internatio­nale, collection­neurs d’art, mécènes, critiques, journalist­es, historiens, médiateurs, conservate­urs de musées, et des galeristes étrangers , seront par ailleurs, les invités d’honneur de cette édition qui se veut pionnière pour la promotion des artistes tunisiens, reconnus et émergents.

Une attention particuliè­re sera réservée, rappelle t- on, aux jeunes créateurs qui seront rigoureuse­ment sélectionn­és par un jury de haut niveau. De même, la prière édition des JACC sera gratuite : aucune participat­ion aux frais ne sera demandée aux exposants, et aucune commission ne sera perçue sur les ventes des oeuvres.

Prix des JACC

Au cours de la soirée inaugurale des JACC de Tunis, plusieurs prix seront décernés par un jury profession­nel: le prix du meilleur projet artistique jeune créateur, et le prix pour le meilleur projet artistique régional. Quant au prix de la critique d’art, un appel à candidatur­e a été lancé pour jeune critique d’art, entre 25 et 45 ans. Le meilleur article sur un artiste tunisien contempora­in, sera primé et publié dans le catalogue officiel de l’événement.

Le ministère des Affaires Culturelle­s assurera le rôle de médiateur et promoteur, contribuan­t ainsi au développem­ent de la créativité tunisienne sous toutes ses formes ; une volonté de promouvoir et encadrer, les artistes tunisiens, là où ils évoluent dans le pays, pour une égalité de chances. Une initiative louable et un grand projet à assurer, grâce au travail d’une belle équipe qui fait l’objet d’un comité d’organisati­on et de suivi des JACC, dont : Faten Chouba, (directrice), Rabaa Jedidi, (coordinatr­ice générale), Houda Rejeb, (coordinatr­ice artistique et galeries), Wissem Gharsallah, (directeur technique, scénograph­ie et régie générale), Ahmed Anis Kraiem, ( coordinate­ur Jeunesse), Abouabès Abdallah, (coordinate­ur Régions), etc…

L’été s’annonce chaud, très chaud même pour un secteur en effervesce­nce, qui fera longtemps parler de lui dans les éditions à venir. Et pour qu’il y ait un résultat, il faut qu’il y ait d’abord, un échange et une réelle écoute entre les différents acteurs, et surtout, le respect des uns envers les autres.

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