Le Temps (Tunisia)

Comme Crésus…

- Samia HARRAR

De quoi il se mêle Taboubi? Et pourquoi il dénigre les cent-cinquante dinars alloués aux familles nécessiteu­ses ? 150 dinars c’est de l’argent. Déjà qu’il faut cent sept-ans pour écrire la somme en toute lettres, s’il faut éviter certains chiffres qui tuent. Alors pour les dépenser, il faudra faire preuve de beaucoup d’ingéniosit­é.

Avec cet argent, les familles nécessiteu­ses de Tunisie vont pouvoir se la couler douce. Une vie de princes quoi ! Ils vont pouvoir assurer jusqu’à la fin de leurs vieux jours! Payer le loyer, toutes les factures du quotidien, la scolarité des enfants, les vacances aux Bahamas…, bref, riches comme Crésus ils vont devenir, ceux qui auront la chance infinie de se voir alloués cette «manne», mirobolant­e, pour faire face à la cherté de la vie sous nos douces latitudes, qui suffoquent littéralem­ent et respirent en apnée, en attendant que cela passe ou que cela casse. Au petit bonheur la chance. Et vogue la galère. Jusqu’à l’avènement du Messie. Pas celui en pacotille: l’autre. Celui qui est censé rétablir les horloges à l’heure juste. Et d’abord pourquoi ils sont nécessiteu­x les nécessiteu­x? C’est de leur faute sûrement. Et puis on s’en fout! Ils devraient apprendre à se serrer la ceinture. Et à économiser. Sur les cent-cinquante dinars, il doit bien leur rester une bonne moitié à la fin du mois. Cela leur fera une rente de rois pour leurs vieux jours. Une retraite heureuse. Et des vacances au soleil. Enfin: dans leurs rêves les plus fous…

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