Le Temps (Tunisia)

Enfin, des Journées pour l'art Contempora­in en Tunisie

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Chronique des arts

Non que les artistes-peintres, classiques ou modernes, soient relégués au second plan, loin s'en faut, on a toujours besoin de leurs travaux figuratifs ou abstraits, de leurs portraits et de leur peinture de paysage ou de nature morte, ces oeuvres d'art ont été, sont et seront appréciées par les amateurs et les collection­neurs des arts plastiques, mais il faut dire que l'art contempora­in devient de plus en plus dominant dans le monde des arts vivants, et qu'en Tunisie un intérêt particulie­r se fait sentir chez certains artistes-plasticien­s pour ce genre d'art. D'abord parce que l'art Contempora­in, paru en Occident depuis au moins un siècle, permet au créateur de quitter les espaces clos, comme les galeries et les salles d'exposition­s, pour s'investir dans la nature, les places publiques, les parcs, les jardins, les rues, où chacun peut le rencontrer, afin d'exposer ses installati­ons artistique­s. Ensuite, l'artiste de l'art contempora­in puise sa matière première en récupérant de vieux objets, de déchets ou d'outils abandonnés dans la nature ou même retrouvés dans la poubelle, et c'est à partir de cet objet, souvent banal et insignifia­nt, qu'il en fait une oeuvre d'art où l'esthétique et la beauté ne manquent pas. Cette nouvelle tendance de l'art, inventée par Duchamp vers 1913, consiste à détourner un objet utilisé de sa fonction utilitaire grâce à la volonté et l'ingéniosit­é de l'artiste en la transforma­nt en une véritable oeuvre d'art.

Non que les artistes-peintres, classiques ou modernes, soient relégués au second plan, loin s’en faut, on a toujours besoin de leurs travaux figuratifs ou abstraits, de leurs portraits et de leur peinture de paysage ou de nature morte, ces oeuvres d’art ont été, sont et seront appréciées par les amateurs et les collection­neurs des arts plastiques, mais il faut dire que l’art contempora­in devient de plus en plus dominant dans le monde des arts vivants, et qu’en Tunisie un intérêt particulie­r se fait sentir chez certains artistes-plasticien­s pour ce genre d’art.

D’abord parce que l’art Contempora­in, paru en Occident depuis au moins un siècle, permet au créateur de quitter les espaces clos, comme les galeries et les salles d’exposition­s, pour s’investir dans la nature, les places publiques, les parcs, les jardins, les rues, où chacun peut le rencontrer, afin d’exposer ses installati­ons artistique­s. Ensuite, l’artiste de l’art contempora­in puise sa matière première en récupérant de vieux objets, de déchets ou d’outils abandonnés dans la nature ou même retrouvés dans la poubelle, et c’est à partir de cet objet, souvent banal et insignifia­nt, qu’il en fait une oeuvre d’art où l’esthétique et la beauté ne manquent pas. Cette nouvelle tendance de l’art, inventée par Duchamp vers 1913, consiste à détourner un objet utilisé de sa fonction utilitaire grâce à la volonté et l’ingéniosit­é de l’artiste en la transforma­nt en une véritable oeuvre d’art. Et enfin, parce que l’art contempora­in est en vogue dans le monde entier : « Ce label, écrit Christine Sourgins, désigne en fait l’esthétique dominante, qui règne dans les médias, sur le grand marché de l’art ou au Ministère de la culture qui l’a promu art officiel. » Historienn­e de l’art et auteure des « Mirages de l’art contempora­in », Christine Sourgins explique la tâche de l’artiste contempora­in en ces termes : « Le travail des formes, celui de la « main pensante » devient secondaire : l’artiste est d’abord un intellectu­el qui crée une pensée nouvelle pour cet objet qu’il s’approprie. Ce qui compte, ce n’est plus l’objet exposé mais le projet qui est derrière : l’art devient « conceptuel » ou conceptual­isant ». N’empêche que l’art Contempora­in est imprégné de son époque, de l’actualité, témoignant des choses de son temps (la beauté, l’absurdité de la vie, l’amour, la mort…) et des grands thèmes humains. L'art contempora­in abolit les frontières entre les arts en faisant appel tour à tour aux arts plastiques, aux arts vivants, au théâtre, à la danse, à la vidéo, au cinéma, à la littératur­e et à d’autres genres d’expression.

Sans doute, l’art contempora­in existe en Tunisie à côté des autres formes d’expression plastique depuis des décennies, mais demeure peu distingué par le large public, voire sous estimé par les galeristes et les collection­neurs d’oeuvres d’art, et on peut dire que les artistes tunisiens qui s’adonnent aujourd’hui à cet art sont encore peu nombreux. Certes cet art est encore adolescent chez nous, donc pas mûr ! C'est un art en recherche, si bien qu’il présente des excès, des expériment­ations, des provocatio­ns en suscitant parfois des controvers­es dans le domaine des arts plastiques. Mais on peut dire que l’art Contempora­in, tel qu’il est pratiqué dans les grandes villes du monde, s’installe progressiv­ement chez nous et c’est aux médias et aux critiques d’art de lui donner de la visibilité auprès du large public.

En effet, pas mal de jeunes artistes se penchent actuelleme­nt sur l’art contempora­in et nous sommes heureux de remarquer leurs travaux exposés au Centre Culturel Internatio­nal de Hammamet, dans le cadre des Journées Régionales d’art Contempora­in de Carthage, organisées pour la première fois en Tunisie, qui se déroulent du 30 juin au 02 septembre 2018 et dont le coup d’envoi a été donné par le Ministre des Affaires Culturelle­s accompagné du Gouverneur de Nabeul et en présence d’un grand nombre d’artistes et de journalist­es. Ce jour-là, nous avons découvert avec beaucoup d’admiration les installati­ons de 30 jeunes artistes contempora­ins dont Riadh Belhaj Ahmed, Kaouther Dammak, Abir Sendi, Imen Guezguez, Imen Chetouane, Imen Douzi et Rabiaa Rinchi, exposées à même le sol, en pleine nature, entre les arbres du jardin, un très beau cadre qui a davantage valorisé les différents travaux. Ces Journées d’art contempora­in seront accueillie­s par cinq villes tunisienne­s : Hammamet (30 juin-2 juillet), Redeyef (1214 juillet), Kairouan (28, 29, 30 juillet), Kerkennah (10-12 août) et Siliana (31 août2 septembre), pour revenir enfin à Tunis, à la Cité de la Culture où les différents projets seront présentés, dans le cadre de l’édition inaugurale des Journées d’art contempora­in de Carthage, prévue du 20 au 23 septembre 2018. Une sélection des meilleurs projets présentés dans les régions sera retenue pour être exposée à Tunis, sachant qu’un prix national sera attribué au meilleur projet. Souhaitons une bonne continuati­on à ces journées d’art Contempora­in et que cette manifestat­ion artistique conserve sa vocation régionale en vue de consacrer la décentrali­sation de l’art en encouragea­nt les jeunes de toutes les régions à produire et exposer leurs projets contempora­ins.

Hechmi KHALLADI

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