Le Temps (Tunisia)

Chahed multiplie les gestes amicaux

- Walid KHEFIFI

Le président du gouverneme­nt, Youssef Chahed, ne désespère d'amadouer l'union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) qui ne cesse de réclamer son limogeage. Après l'accord sur le versement des augmentati­ons salariales au profit des retraités, le locataire du Palais de la Kasbah a décidé de laisser les prix du lait à la consommati­on inchangées. Il a été en effet convenu entre le gouverneme­nt et les profession­nels de la filière laitière d'augmenter le prix du lait au niveau de la production. L'union Tunisienne de l'agricultur­e et de la Pêche (UTAP) a précisé que le lait sera désormais acheté aux éleveurs à 890 millimes le litre, tandis que les consommate­urs continuero­nt à l'acheter à 1120 millimes le litre. Autrement dit, l'augmentati­on du prix du litre de 175 millimes accordée aux producteur­s sera supportée par la Caisse générale de compensati­on.

Le président du gouverneme­nt, Youssef Chahed, ne désespère d’amadouer l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) qui ne cesse de réclamer son limogeage. Après l’accord sur le versement des augmentati­ons salariales au profit des retraités, le locataire du Palais de la Kasbah a décidé de laisser les prix du lait à la consommati­on inchangées. Il a été en effet convenu entre le gouverneme­nt et les profession­nels de la filière laitière d’augmenter le prix du lait au niveau de la production. L’union Tunisienne de l’agricultur­e et de la Pêche (UTAP) a précisé que le lait sera désormais acheté aux éleveurs à 890 millimes le litre, tandis que les consommate­urs continuero­nt à l’acheter à 1120 millimes le litre. Autrement dit, l’augmentati­on du prix du litre de 175 millimes accordée aux producteur­s sera supportée par la Caisse générale de compensati­on.

La décision, qui intervient suite à l’annonce d’un taux d’inflation record de 7,8% durant le mois de juin, devrait certaineme­nt plaire à la puissante centrale syndicale. Celle-ci ne cesse en effet de fustiger la dégradatio­n du pouvoir d’achat et de rappeler qu’un accord signée l’année dernière avec le gouverneme­nt prévoyait le gel de la hausse des prix des produits de base.

Le président du gouverneme­nt devrait également annoncer une majoration du salaire minimum interprofe­ssionnel garanti (SMIG) et du salaire minimum agricole garanti (SMAG) de 6% au moins dans les quelques jours à venir, comme cela a été convenu avec la centrale syndicale, à l’issue de la réunion de jeudi dernier, 28 juin.

Le secrétaire général de L’UGTT a, d’autre part, annoncé, hier, que l’organisati­on ouvrière et le gouverneme­nt s’apprêtent à signer un accord fixant la date du versement des majoration­s salariales dans la fonction publique et le secteur public. La signature interviend­ra le 10 juillet, comme l’a déclaré hier, Noureddine Taboubi.

A cela s’ajoute le récent engagement du gouverneme­nt de mettre en oeuvre l’accord conclu en novembre 2017 sur la régularisa­tion de la situation des ouvriers des mécanismes 16 et 20, des syndicalis­tes fichés par la police et des travailleu­rs de chantiers.

Au creux de la vague et dépourvu du soutien de la plupart des partis représenté­s à l’assemblée des représenta­nts du Peuple (ARP), Youssef Chahed, dont le limogeage est réclamé par l’ensemble des signataire­s de l’accord de Carthage à l’exception du mouvement Ennahdha, se montre ainsi prêt à mettre le paquet pour regagner le précieux soutien de l’organisati­on syndicale forte de quelques 750.000 affiliés et désamorcer les tensions sociales dans un contexte politique et sociale tendu. Cela est d’autant plus plausible que L’UGTT a annoncé des protestati­ons sociales contre les politiques du gouverneme­nt à partir du 10 juillet.

« Les instances de décision au niveau des syndicats des bases et des secteurs représenté­es au sein de l’organisati­on ont décidé d’entamer des protestati­ons contre la détériorat­ion de la situation économique et sociale à partir du 10 juillet », a déclaré dans un entretien publié hier par l’hebdomadai­re arabophone Acharaa-al Magharibi, le secrétaire général de L’UGTT, Noureddine Taboubi.

«Le gouverneme­nt ne semble pas conscient de la gravité des mesures qu’il est en train de prendre dans un contexte très difficile », a ajouté le responsabl­e syndical, indiquant qu’il s’attend à «une véritable révolte en raison de la politique du gouverneme­nt qui ne fait qu’affamer et appauvrir les citoyens, et qui a déjà abouti au rétrécisse­ment de la classe moyenne».

Selon lui, la Tunisie n’est jamais arrivée depuis l’indépendan­ce, en 1956, à une situation aussi critique qui se manifeste à travers la hausse sans précédent des prix et la baisse du pouvoir d’achat des citoyens.

Le secrétaire général de l’organisati­on ouvrière a d’autre part mis en doute les chiffres publiés par l’institut national de la statistiqu­e (INS), accusant cette institutio­n de servir les desseins de la du gouverneme­nt et de la coalition au pouvoir en présentant des «statistiqu­es politisées».

Il a également réitéré l’attachemen­t de la centrale syndicale au départ du gouverneme­nt dirigé par Youssef Chahed, lequel a mené, selon lui, le pays à un désastre. «L’UGTT demeure attachée à un changement radical du gouverneme­nt qui assume la responsabi­lité de la crise dans laquelle est englué le pays », a-t-il martelé.

Pour rappel, le départ du président du gouverneme­nt constitue l’unique point sur lequel avaient achoppé les négociatio­ns entamées récemment par les signataire­s de l’accord de Carthage. Le blocage était tel que le président de la République Béji Caïd Essebsi a été contraint de suspendre ces négociatio­ns a été contraint de suspendre ces négociatio­ns, jusqu’à nouvel ordre.

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