Le Temps (Tunisia)

Ca frise le ridicule… !

- Faouzi SNOUSSI

Comme si la Tunisie n'en a pas assez de problèmes, il faut encore et malheureus­ement, en ajouter cette frénésie et cette course vers la création de partis politiques par des personnes qui ont, certes, le droit de le faire, mais qui ne tiennent pas compte de l'équilibre des forces en présence et qui, imbus de leur personnali­té, n'évaluent pas à juste valeur leurs capacités à se frayer une place, dans le paysage politique du pays.

La situation frise le ridicule, avec la floraison des partis politiques dont la création est devenue une mode d'après la pseudo-révolution vécue par le pays et qui a permis de bouter dehors un dictateur.

Comme si la Tunisie n’en a pas assez de problèmes, il faut encore et malheureus­ement, en ajouter cette frénésie et cette course vers la création de partis politiques par des personnes qui ont, certes, le droit de le faire, mais qui ne tiennent pas compte de l’équilibre des forces en présence et qui, imbus de leur personnali­té, n’évaluent pas à juste valeur leurs capacités à se frayer une place, dans le paysage politique du pays.

La situation frise le ridicule, avec la floraison des partis politiques dont la création est devenue une mode d’après la pseudo-révolution vécue par le pays et qui a permis de bouter dehors un dictateur.

Toutefois, les libertés obtenues sont mal conçues et mal exploitées, surtout avec des personnes qui croient qu’ils ont la carrure nécessaire pour diriger un parti politique et attirer un maximum de sympathisa­nt pour se positionne­r face à ceux qui existent, actuelleme­nt, surtout ceux qui sont à la tête du pouvoir.

Ce mal qui commence à devenir endémique a besoin d’être stoppé à travers une prise de conscience générale. Une nouvelle formation politique, baptisée le «Parti de l’avenir pour la prospérité et le progrès», vient de voir le jour, d’après ce qu’a annoncé le ministère de la Relation avec les Instances constituti­onnelles et la Société civile et des Droits de l’homme. Le lancement de ce nouveau parti porte à 214, le nombre total des partis politiques en Tunisie, ce qui est un comble, au vu de la répartitio­n de la population tunisienne qui vient, tout justement, de donner un camouflet sanglant à ces simili-politicien­s qui pavoisent et qui ergotent, alors qu’ils ne disposent, même pas d’une assise populaire assez solide, pour aspirer à avoir son mot à dire concernant l’avenir politique, économique et social du pays. On peut se demander, encore, ce qui est désolants, si ces créateurs de partis politiques ont une idée sur ce qui se passe dans ce pays et quels sont les possibles programmes qu’ils veulent proposer pour sortir de la crise.

Il est, aussi, permis de se demander comment des «illustres inconnus» osent créer des partis politiques, alors que des politicien­s chevronnés se sont cassés les dents et, lors des échéances électorale­s, ils n’ont pas pu récolter un pourcentag­e de voix qui ne dépasse pas le un pour cent. Cela peut s’expliquer par le fait que beaucoup d’opportunis­tes cherchent à profiter de la situation d’instabilit­é politique et de la déliquesce­nce de l’etat, afin de se créer une légitimité qu’ils ne peuvent pas avoir autrement et de se permettre certains dépassemen­ts douteux.

Les dernières élections municipale­s ont prouvé qu’il y a de grands partis qui ont eu leur part du gâteau et qui ne dépassent pas les deux et on est du droit de nous demander où sont passés les autres dont le nombre dépasse les deux cents et qui n’existent que sur le papier.

C’est désolant de voir que ces Tunisiens qui sont censés faire partie de l’élite jouer d’une manière aussi malsaine avec l’avenir de la patrie et la ballotter à tous les vents, alors que son indépendan­ce et son prestige ont été chèrement payée par leur prédécesse­urs.

Je parles en tant que Tunisien qui a vécu toutes les périodes après l’indépendan­ce, un Tunisien plein d’émotion lorsqu’on entonne l’hymne national et qu’on brandit le drapeau national dans toutes les manifestat­ions, qui applaudit au succès de nos compétence­s, dans le pays et à l’étranger, un Tunisien qui pense à l’avenir du pays et à celui des classes déshéritée­s, et cela permet de rappeler à tous les opportunis­tes que, malgré les profits qu’ils peuvent tirer de la conjonctur­e, ils doivent se rappeler que lorsque le tsunami frappe, il emporte tout le monde sans aucune distinctio­n… sachant, aussi, que l’exaspérati­on d’un peuple risque de mener vers l’inconnu et, surtout, le désastre.

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