Le Temps (Tunisia)

Tentatives pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien

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Les ministres des Affaires étrangères de cinq pays signataire­s du pacte de 2015 sur le nucléaire iranien - Grande-bretagne, France, Chine, Allemagne et Russie - ont retrouvé hier à Vienne leur homologue iranien pour tenter de sauver cet accord, dénoncé il y a deux mois par Washington, qui a rétabli des sanctions contre Téhéran.

C'est la première réunion de ce type depuis le retrait américain du Plan d'action global conjoint (PAGC) signé le 14 juillet 2015, qui encadre le programme nucléaire iranien en échange de la levée de certaines sanctions.

Téhéran menace de dénoncer lui aussi cet accord si des mesures ne sont pas prises, notamment par les Européens, pour compenser les effets des sanctions américaine­s sur l'économie iranienne. Washington a menacé d'imposer des pénalités financière­s aux pays qui continuera­ient à importer du pétrole iranien après le 4 novembre. Les mesures déjà proposées par les Européens ne vont pas assez loin et sont "décevantes", a estimé le président iranien Hassan Rohani. Avant de partir pour Vienne, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-yves Le Drian, a déclaré que les mesures économique­s qui permettrai­ent à l'iran de continuer à commercer ne pourraient probableme­nt pas être mises en place avant novembre. Alors qu'un premier train de sanctions américaine­s doit entrer en vigueur début août et un second début novembre, il a précisé que les Européens, mais aussi la Russie et la Chine, tentaient de mettre sur pied un mécanisme financier permettant d'atténuer l'impact des sanctions américaine­s. A son arrivée dans la capitale autrichien­ne, le chef de la diplomatie allemande, Heiko Mass, s'est montré relativeme­nt optimiste mais a laissé entendre que d'autres discussion­s seraient nécessaire­s pour parvenir à une solution acceptable.

Pour mettre en oeuvre leur stratégie, les Européens s'appuient sur les prêts de la Banque européenne d'investisse­ment (BEI) et sur les différents moyens de protéger les entreprise­s européenne­s face aux sanctions américaine­s. La Commission européenne propose également de transférer directemen­t des fonds à la banque centrale iranienne pour éviter les pénalités américaine­s.

Compenser les effets des sanctions américaine­s

"Nous avons fait des progrès, notamment sur la poursuite de la

vente de (pétrole) brut iranien, mais cela ne répondra pas totalement aux attentes de l'iran. Mais il ne faut pas voir seulement ce que les Européens peuvent faire, il y a aussi les Chinois, les Russes, les Indiens et les autres", a souligné un diplomate européen. Pour Téhéran, il est indispensa­ble d'assurer la poursuite des exportatio­ns de pétrole iranien et l'accès de l'iran au système de traitement bancaire internatio­nal SWIFT.

En raison de l'attitude des Etatsunis,

l'iran a menacé de réduire sa coopératio­n avec l'agence internatio­nale de l'énergie atomique (AIEA), basée à Vienne et chargée de la vérificati­on de l'accord de 2015. Face à la volonté américaine d'empêcher les exportatio­ns de pétrole iranien, les gardiens de la Révolution iranienne se sont dits prêts mercredi à s'opposer aux exportatio­ns pétrolière­s des pays du Golfe en bloquant le détroit d'ormuz.

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Réunion à Vienne pour tenter de sauver l'accord sur le nucléaire iranien

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