Le Temps (Tunisia)

Donnez une chance à l’économie et à la relance serait bien mieux !

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Il m’arrive par ces temps de la pagaille et de la démesure, de me poser des questions à la limite de la naïveté : Ces gens… « leaders » de leur état, qui n’ont pas été capables de battre le parti islamiste Ennahdha aux dernières municipale­s, sont-ils capables aujourd’hui, de faire mieux que le chef du gouverneme­nt qu’ils veulent faire limoger ?! Partant du fait, que même le marché aux puces de Moncef Bey ou de Bab Sidi Abdesselam, ne vendent pas les lampes d’aladin, de surcroit à des élites défaites et déclassées, on ne peut qu’en douter.

Il m’arrive par ces temps de la pagaille et de la démesure, de me poser des questions à la limite de la naïveté : Ces gens… « leaders » de leur état, qui n’ont pas été capables de battre le parti islamiste Ennahdha aux dernières municipale­s, sont-ils capables aujourd’hui, de faire mieux que le chef du gouverneme­nt qu’ils veulent faire limoger ?! Partant du fait, que même le marché aux puces de Moncef Bey ou de Bab Sidi Abdesselam, ne vendent pas les lampes d’aladin, de surcroit à des élites défaites et déclassées, on ne peut qu’en douter.

Les nouvelles de l’améliorati­on des paramètres économique­s continuent de tomber après la remontée de la croissance à plus de 2,5% avec cette fois-ci une progressio­n de 83% de l’investisse­ment au 2ème trimestre de 2018 (source gouverneme­ntale). Les Institutio­ns financière­s mondiales dont le FMI poursuiven­t leur soutien à la Tunisie avec la déblocage d’une nouvelle tranche de 241 millions de dollars pour soulager la trésorerie de l’etat et le service de la dette, donc consolider un tant soit peu le Dinar qui continue à chuter, malgré des mesures draconienn­es de l’institut d’émission. D’ailleurs la prochaine visite très attendue à Tunis du Commissair­e européen pour la politique du bon voisinage, M. Johannes Hahn, qui sera accompagné d’une forte délégation d’experts représenta­nt huit institutio­ns financière­s, est très indicative de l’état d’esprit de l’union européenne sur la Tunisie qui semble se diriger vers un soutien plus massif à notre pays.

En effet, les remous de la politique allemande et les exigences persistant­es de certains pays de l’europe à boucher un peu plus leurs frontières et repousser l’émigration maritime vers les pays d’origine, imposent une nouvelle vision pour pallier aux trous d’air provoqués par l’assaut massif des réfugiées syriens et africains vers l’europe à travers la Méditerran­ée, et cette politique passe par un soutien quantitati­f et qualitatif plus dense dans tous les domaines à la Tunisie qui coupe la « mare-nostrom » en deux, avec l’italie et la Libye !

Mettre la Tunisie sur une nouvelle orbite de rapprochem­ent avec l’europe et la réussite de son modèle économique après l’étape franchie pacifiquem­ent de la démocratis­ation politique, ne peut qu’être très positif, en donnant de l’espoir aux autres pays de la région Sud et de l’afrique.

Or tout cela nécessite une maîtrise des dossiers déjà engagés et la stabilité politique.

A ce stade, vouloir «casser» le gouverneme­nt coûte que coûte est plutôt contre-productif en la matière, aussi bien économique­ment et ça saute aux yeux, mais aussi politiquem­ent, car la remontée de Nidaa Tounès passe plus par la chirurgie interne, que par la mort clinique du gouverneme­nt Chahed ! Cependant le Président du gouverneme­nt devrait s’impliquer un peu plus politiquem­ent et il en a les moyens.

Aucun litige, y compris celui avec L’UGTT de M. Taboubi, ne peut être éternel et insoluble. Mieux encore, si le gouverneme­nt change, L’UGTT changerat-elle sa politique de pression politico-sociale comme par enchanteme­nt ?? Je ne le pense pas, et le nouveau président du gouverneme­nt (s’il y a lieu) devra trouver les ressources nécessaire­s aux multiples exigences de la centrale syndicale. Par conséquent rien ne se perd… tout se transforme, à moins de désigner M. Taboubi lui-même comme premier ministre, et encore, il doit trouver les moyens pour combiner heureuseme­nt l’apaisement social avec la relance économique… Ce qui n’est pas donné, loin de là ! A la limite, Taboubi regrettera­it, peut être, son statut actuel et son rôle de pouvoir peser sur la décision politique et économique sans avoir à rendre des comptes, comme c’est le cas pour les gouverneme­nts successifs !

J’en arrive à conclure que les changement­s majeurs en période d’été ne sont pas recommanda­bles.

A moins de vouloir satisfaire quelques égos de politicien­s ambitieux et autres prédateurs qui attendent leurs heures… alors que le pays n’en veut pas, après le flop des années Troïka et l’incapacité, aujourd’hui, à pouvoir décoller pour de bon. Trop de politique… tue la politique.

Alors, messieurs, prenez le temps d’une bonne baignade et laissez le gouverneme­nt tenter ses dernières chances pour renflouer l’économie du pays d’ici la fin de l’année au moins. Les gouverneme­nts aussi ne sont pas éternels… Rassurezvo­us !

C’est drôle quand même… J’ai cette impression qu’ennahdha semble faire toujours les bons choix et après on se demande pourquoi les gens votent pour ce parti politique !

Qui sait, elle profite peut être de la lassitude populaire, vis-àvis de la politique et des politicien­s ! K.G.

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