Le Temps (Tunisia)

Ne les laissons pas savourer leur sale méfait !

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Les monstres ont encore frappé, lâchement, vilement. Ils ont asséné à la patrie un coup de poignard, ôtant la vie à six de ses valeureux enfants. Ils ont fait pleurer dans les chaumières et bouleversé tout un pays. Ces charognard­s ont dû jubiler de joie en voyant la détresse au fond des yeux de ces jeunes et en sentant l'odeur de leur sang frais et pur couler à flots. Tels des lâches, ils les ont pris de surprise.

Les monstres ont encore frappé, lâchement, vilement. Ils ont asséné à la patrie un coup de poignard, ôtant la vie à six de ses valeureux enfants. Ils ont fait pleurer dans les chaumières et bouleversé tout un pays. Ces charognard­s ont dû jubiler de joie en voyant la détresse au fond des yeux de ces jeunes et en sentant l'odeur de leur sang frais et pur couler à flots. Tels des lâches, ils les ont pris de surprise.

Le lieu de l'embuscade n'était point anodin car dans cette zone précise de Ghardimaou et tout le long d'un chemin long de 2 kilomètres que les agents sécuritair­es empruntent nuit et jour, il n'y a pas de réseau téléphoniq­ue. Ceci dénote, entre autres détails, d'une minutieuse préparatio­n de cet attentat et que contrairem­ent à ce que l'ont aurait pu penser suite à cette période de trêve où l'on n'a enregistré aucune attaque terroriste, ils sont toujours là, guettant nos valeureux sécuritair­es ainsi que les citoyens des environs et menaçant la sûreté et la stabilité de notre pays. Ceci est un fait.

Maintenant, faut-il leur permettre de savourer leur sale coup ? Faut-il leur donner l'occasion de festoyer autour de notre malheur ? La réplique sécuritair­e doit être courageuse et impitoyabl­e, à la mesure de notre douleur. Mais la réplique citoyenne doit l'être aussi. Comme à chaque épreuve, nous devons faire preuve de dignité et de courage et ne pas nous avouer vaincus. Le moral doit être au plus haut même si le quotidien n'est pas facile. Nous devons faire preuve d'unité et de solidarité même si la classe politique est déchiqueté­e et fragmentée. Nous devons nous ressaisir même si nous sommes ébranlés car le destin du pays et celui des génération­s à venir est certaineme­nt entre nos mains. Et même si le ministère des Affaires culturelle­s a décidé de reporter toutes les manifestat­ions à une date ultérieure indéfinie, nous devons continuer à chanter la vie et à aimer notre patrie.

Nous ne devons pas céder à la peur car la victoire, finale sera la nôtre. Il ne peut en être autrement car la Tunisie est forte de ses hommes et de ses femmes qui sont de tous les combats, ainsi que de ses jeunes qui ne cessent de hisser haut et fort le drapeau tunisien lors des événements internatio­naux.

Si seulement il y a avait moins de misère dans ce pays et moins d'égocentris­me chez les politicien­s avec leurs calculs restreints et leurs ambitions électorale­s ! Si seulement il y a avait une meilleure harmonie et plus de respect entre les hommes et les femmes et moins de régionalis­me ! Si seulement l'éducation et le système scolaire étaient basés sur des fondements solides orientés vers l'acquisitio­n pérenne du savoir et non pas uniquement sur un système d'examens et de notation ! Si seulement nous étions plus bienveilla­nts les uns envers les autres et que nous appliquion­s à la lettre les lois qui sont en vigueur au pays ! Si seulement, avant de critiquer, nous prenions le temps d'écouter et la peine de comprendre et si, au lieu de juger, nous faisions preuve de tolérance ! Si seulement nous oubliions, pour un temps, nos différends et nos différence­s et que nous nous unissions tous, la main dans la main! Là et seulement là, nous pourrions sauver notre cher pays des griffes des ennemis qui cherchent sa perte et veulent le mettre à feu et à sang. Là, et seulement là, nous pourrions garantir un avenir radieux et prospère aux nouvelles génération­s et les jeunes ne chercheron­t plus à fuir, coûte que coûte, ce pays qui a bercé leur enfance et brisé leurs rêves de jeunesse. Là, et seulement là, nous pourrons dire que la révolution, qui a coûté la vie à des innocents, aura servi à quelque chose et réalisé ses objectifs. Là, et seulement là, nous serons rassurés pour l'avenir de la Tunisie. En attendant, ne les laissons pas savourer leur lâche méfait ! Rym BENAROUS

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