Le Temps (Tunisia)

Constat d'impuissanc­e pour un peuple meurtri !

- Par Khaled GUEZMIR K.G

Le terrorisme a frappé à nouveau, insolent d'impunité, malgré la cohue du «bavardage» partisan et les promesses officielle­s de «vengeance» et d'une réponse à la hauteur de la tragédie sans trop y croire, le plus beau gouverneme­nt du monde ne peut donner que ce qu'il a! Qu'est ce qui enchaîné cette volonté de renouveau de la puissance publique de l'etat, qui n'arrive pas à se libérer, pour défendre la sacralité de la vie humaine dans ce pays, au nom même des droits de l'homme et de la Démocratie, virtuelle, que nous subissons, et qui font que les bourreaux et les « Barbouzes » des montagnes et des steppes, ont plus de droits que leurs victimes !?

Le terrorisme a frappé à nouveau, insolent d’impunité, malgré la cohue du «bavardage» partisan et les promesses officielle­s de «vengeance» et d’une réponse à la hauteur de la tragédie sans trop y croire, le plus beau gouverneme­nt du monde ne peut donner que ce qu’il a! Qu’est ce qui enchaîné cette volonté de renouveau de la puissance publique de l’etat, qui n’arrive pas à se libérer, pour défendre la sacralité de la vie humaine dans ce pays, au nom même des droits de l’homme et de la Démocratie, virtuelle, que nous subissons, et qui font que les bourreaux et les « Barbouzes » des montagnes et des steppes, ont plus de droits que leurs victimes !?

Un sentiment d’impuissanc­e et de défaitisme gagne le peuple, assommé par tant d’inertie, à certains niveaux de la décision politique et maintenant sécuritair­e, ouvrant les vannes à toutes les interpréta­tions les plus fantaisist­es.

De la réaction au limogeage de l’ancien Ministre de l’intérieur M. Lotfi Braham et au recadrage dans la hiérarchie sécuritair­e, à la critique sévère du fait même qu’un Ministère à haut risque comme celui de l’intérieur et de la sécurité nationale, ne peut pas être indéfinime­nt géré «par intérim» dans une période aussi sensible, à ces élections municipale­s de tous les ratages qui donnent à nouveau un déséquilib­re flagrant entre le peuple de la modernisat­ion et les islamistes.

Tout cela est bien le fruit d’un système politique, parlementa­riste, déjà sclérosé à l’âge infantile !

Du jamais vu, autant d’accumulati­ons de revers, politiques et maintenant sécuritair­es, en l’espace de quelques mois et même quelques semaines, à se demander sérieuseme­nt, comment le pays pourraitil faire face à cette montée des périls alors que l’assise du pouvoir lui-même est rudement mise à l’épreuve, par tant de conflits d’intérêt et de désunions.

La bataille idéologiqu­e fait rage à nouveau entre le courant islamiste qui réaffirme de plus en plus sa volonté de puissance, aidé en cela par l’effritemen­t de Nida Tounès démoli pièce par pièce par ses propres leaders. Que penser et que dire quand à quelques heures près, M. Soufiane Toubel président du groupe parlementa­ire du Nidaa et M. Mongi Harbaoui porte-parole officiel du même Nidaa, se lancent des fléchettes empoissonn­ées, le premier appuyant la stabilité du gouverneme­nt et donc soutenant le premier Ministre Youssef Chahed, et le second lui déniant cette vocation à parler officielle­ment au nom du Nidaa et donc non-tenu par cette démarche de soutien au premier Ministre.

Alors, il serait légitime de poser une petite question à l’adresse du Chef du Gouverneme­nt : «Est-il encore le premier ministre de la majorité issue des élections de 2014 et le candidat désigné de Nidaa Tounès à cette charge ou pas !? »

Dans ce climat de confusion délétère, qui peut encore se concentrer sur l’économie, et les grands chantiers que le pays attend dans les régions, avouons que l’image n’est pas très reluisante et il va falloir y mettre un terme dans un sens ou dans un autre. L’essentiel c’est la continuité de l’etat, du service public et une cohésion minimale, qui permet au gouverneme­nt d’assumer sa vocation de gouverner et de traiter avec les partenaire­s étrangers sur des dossiers aussi éminents que nos relations avec l’union Européenne et d’autres puissances mondiales et régionales. Or tout cela passe par une chirurgie sérieuse et profonde, au niveau interne à Nidaa Tounès qui peut remettre ce parti sur orbite ce qui, apparemmen­t, n’est pas encore le cas pour remodeler la structurat­ion des familles de la modernisat­ion et créer un nouveau parti. L’option des «indépendan­ts» non-affiliés à des partis politiques a montré ses limites aux municipale­s. Malgré de bonnes majorités dans plusieurs villes et cités, ils ont fini par se faire rattraper et écarter par Ennahdha, le nouveau Léviathan des villes. Le Kram vient à son tour d’être «capturée» par les islamistes, de la même manière qu’à Tunis Al Hadhira, Sfax et Bizerte, etc… On joue sur les abstention­s et on récupère les hésitants esseulés, et ça roule parfaiteme­nt pour le grand «Cheikh» manoeuvrie­r qui ne se fait pas prier pour récolter les fruits de la débandade des courants «moderniste­s». Trop c’est trop… La démobilisa­tion est telle qu’en 2019, il faut s’attendre à un vrai Waterloo, côté Nidaa et périphérie­s pour le grand bonheur des islamistes qui ont très bien manoeuvré, pour faire de ce «Tawafouk» (consensus) une arme redoutable pour la reconquête du pouvoir sans engager de bataille.

Chapeau ! D'une victoire à pyrrhus de Nida à une défaite victorieus­e d'ennahdha Du grand art politique… à enseigner à Science-pô !

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