Le Temps (Tunisia)

Hafedh Caïd Essebsi lâché par les siens

- Salma BOURAOUI

On se rappelle très bien, dans les 90, des feuilleton­s mexicains et des séries américaine­s matinales qui n'en finissent jamais ; des ‘Feux de l'amour' à ‘Amour, gloire et beauté', on n'avait presque jamais le temps de souffler et on était tout le temps scotché à nos petits écrans suivant, avec grande attention, les épisodes interminab­les de ces chefs-d'oeuvre interminab­les. Les années 2000 ont éradiqué ce genre de feuilleton­s longs et ennuyeux puisque nous sommes au siècle de la rapidité et de l'intensité. Heureuseme­nt pour nous autres Tunisiens, l'absence de ces feuilleton­s n'a pas laissé de grand vide en nous parce que, grâce au mouvement de Nidaa Tounes, nous en avons pour notre compte en termes de suspense, de trahison et d'éternels rebondisse­ments. Un feuilleton qui dure depuis janvier 2015 et le fameux congrès de Sousse qui a permis au fils du président de la République de faire main basse sur le mouvement en récupérant sa direction intégrale.

On se rappelle très bien, dans les 90, des feuilleton­s mexicains et des séries américaine­s matinales qui n’en finissent jamais ; des ‘Feux de l’amour’ à ‘Amour, gloire et beauté’, on n’avait presque jamais le temps de souffler et on était tout le temps scotché à nos petits écrans suivant, avec grande attention, les épisodes interminab­les de ces chefs-d’oeuvre interminab­les. Les années 2000 ont éradiqué ce genre de feuilleton­s longs et ennuyeux puisque nous sommes au siècle de la rapidité et de l’intensité.

Heureuseme­nt pour nous autres Tunisiens, l’absence de ces feuilleton­s n’a pas laissé de grand vide en nous parce que, grâce au mouvement de Nidaa Tounes, nous en avons pour notre compte en termes de suspense, de trahison et d’éternels rebondisse­ments. Un feuilleton qui dure depuis janvier 2015 et le fameux congrès de Sousse qui a permis au fils du président de la République de faire main basse sur le mouvement en récupérant sa direction intégrale.

Depuis, plusieurs démissions, scissions et autres manoeuvres politiques ont été menées pour que l’on arrive à un nouvel épisode tout aussi excitant que les précédents. Après des mois d’absence, le Comité politique de Nidaa Tounes s’est réuni et a décidé de reprendre les choses en main. Première décision, changer le porte-parole du mouvement Mongi Harbaoui par Ons Hattab parce que, comme le stipule le règlement intérieur du Nidaa, le porte-parole doit être issu du Comité en question. Deuxième décision, et peut-être la plus importante, organiser le premier congrès électif du mouvement les 29 et 30 septembre prochain ; un congrès évoqué, à plusieurs reprises, par Hafedh Caïd Essebsi qui n’a pourtant jamais osé le tenir pour de vrai.

Le troisième point tout aussi crucial du Comité politique relève du sort du gouverneme­nt actuel ; contrairem­ent au directeur-exécutif du Nidaa, le Comité politique s’est dit en faveur de la stabilité politique et, donc, en soutien clair au chef du gouverneme­nt, Youssef Chahed. Fidèle à ses méthodes, Hafedh a fortement réagi à cette «nouvelle tentative de hold-up armé» (citation de Mongi Harbaoui) et a courageuse­ment publié un communiqué sur sa page personnell­e Facebook où il a expliqué que les décisions émises par «les dix membres de l’ensemble de 32 du Comité politique ne concernent en rien le mouvement qui prendra des mesures disciplina­ires à l’encontre des intéressés qui cherchent à affaiblir Nidaa pour le compte de tierces parties». Mongi Harbaoui a préféré être encore direct en qualifiant le communiqué du Comité politique de «deuxième hold-up armé de la journée» faisant ainsi allusion au vrai hold-up armé survenu, avant-hier, contre une agence bancaire dans la capitale. Comme son chef, Harbaoui s’est exprimé sur sa page Facebook où il a expliqué que les dirigeants réunis ont ignoré le deuil des Tunisiens et les familles des martyrs tombés, samedi dernier, dans le gouvernora­t de Jendouba suite à une attaque terroriste et ont en même profité pour manoeuvrer dans le dos de la légitimité représenté­e, bien évidemment, en la personne de Hafedh.

Oubliant certaineme­nt que ce même directeur-exécutif est derrière presque tous les maux du mouvement, et derrière quelques maux gouverneme­ntaux dans la mesure où il a eu un rôle principal dans la nomination de quelques ministres et secrétaire­s d’etat à l’instar de Hatem Ferjani.

Alors que Harbaoui et Hafedh mènent une contre-attaque virtuelle, quelques députés du clan du directeur-exécutif, dont Ridha Charfeddin­e, ont publié des photos prises au palais de Carthage quelques minutes avant de rencontrer le chef de l’etat. A l’issue de cette rencontre, la députée Lamia Mlayah a déclaré que Béji Caïd Essebsi est désormais convaincu de la nécessité de mettre fin au consensus qui lie Nidaa Tounes au mouvement d’ennahdha.

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