Chahed accélère le rythme pour changer le cours des événements
Le président de la République, Béji Caïd Essebsi est en perte de vitesse et il semble incapable de faire face à l'accélération des événements, avec sa famille qui cherche à imposer son fils Hafedh et un président du gouvernement qui vient, juste, de se débarrasser de sa tutelle, pour aller chercher des soutiens ailleurs, même auprès du mouvement Ennahdha.
Le président de la République, Béji Caïd Essebsi est en perte de vitesse et il semble incapable de faire face à l’accélération des événements, avec sa famille qui cherche à imposer son fils Hafedh et un président du gouvernement qui vient, juste, de se débarrasser de sa tutelle, pour aller chercher des soutiens ailleurs, même auprès du mouvement Ennahdha. Toutefois, l’espoir est que Youssef Chahed ne cherche pas à changer de parrain, mais qu’il pense voler de ses propres ailes.
Depuis l’arrêt des discussions de Carthage 2, le président du gouvernement a changé sa tactique, préférant faire face à la confrontation, plutôt que de baisser les bras et continuer à subir la tutelle du président de la République.
So on peut le dire, le 64ème point des accords des discussions de Carthage 2 a été, plutôt, bénéfique pour Youssef Chahed qui, à travers des décisions courageuses loin des directives du président de la République a accompli plus de performances qu’il n’en avait fait depuis son investiture.
Les conseils régionaux présidés par des ministres et des secrétaires d’etat, les différentes initiatives prises pour dynamiser la vie économique et les promesses de réactiver les projets en suspens sont à mettre à l’actif de Youssef Chahed qui doit veiller à être équitable et à répondre aux doléances de toutes les régions sans exception et sans favoritisme. Certes, il doit, aussi, faire face à la lenteur de la réaction des services de l’administration publique, mais c’est là, aussi, qu’il doit démontrer qu’il est le seul maître à bord.
Libéré de la tutelle et des calculs partisans, le président du gouvernement qui semble ne pas vouloir se laisser faire a pris les choses en main, dans tous les domaines et secteurs d’activité. Il a, dans ce sens, multiplié les gestes amicaux pour la centrale syndicale, en acceptant à ses risques et périls toutes les doléances, tout en ménageant la chèvre et les choux, sans mécontenter le FMI, la Banque mondiale et l’union européenne qui ont réaffirmé leur soutien à ses démarches, en monnaie sonnante et trébuchante, malgré les manquements qu’ils avaient constatés, lui laissant une marge de manoeuvre assez appréciable. Et le président du gouvernement, en bon stratège, n’a pas manqué d’en profiter.
Même au sein de Nidaa Tounès, le parti censé être le principal animateur de la vie politique, mais qui se débat dans ses divergences, Chahed a marqué des points, puisqu’il a mis dos au mur celui qui cherchait à l’évincer pour des raisons personnelles, en l’occurrence Hafedh Caïd Essebsi qui est, actuellement, rejeté, même, par son paternel obligé de suivre le rythme du déroulement des événements, pour ne pas courir le risque de perdre ce qui lui reste de crédibilité auprès des électeurs tunisiens.
Les jeux sont-ils faits, afin de permettre de remettre le pays sur les rails ? Cela reste à prouver, surtout que Caïd Essebsi Jr a encore des tours dans son sac et qu’il peut compter sur l’apport de nombreux opportunistes, comme Fadhel Harbaoui ou Borhène Bsaïes, un rescapé du régime de Ben Ali, toujours faisant l’objet de poursuites judiciaires, entre autres, pour entraver l’action du gouvernement.
Tous les Tunisiens auraient aimé que le président du gouvernement opère de la même manière, depuis sa promesse de combattre la corruption et les traîtres à la patrie. Certes, il avait fait face à de nombreux obstacles, mais il doit comprendre que le peuple a besoin de croire en ses responsables politiques et, actuellement, il a le vent en poupe pour poursuivre son combat et démontrer qu’il est sur le droit chemin qui mène le pays vers l’avant.