Le Temps (Tunisia)

Sont-ils seulement conscients des maux des citoyens !

- Salma BOURAOUI

L'impasse politique empire

Le pouvoir rend fou et l'amour est aveugle ; quand amour et pouvoir se combinent, cela nous donne la pire de la situation imaginable pour un pays déjà à genoux. Béji Caïd Essebsi, comme tous les politicien­s ambitieux, n'a jamais caché son amour pour le pouvoir et c'est peut-être cela qui lui a, en partie, permis d'accéder à la magistratu­re suprême en un temps record. Lors de son ascension, Caïd Essebsi portait l'espoir de plus d'un million d'électeurs qui pensaient, naïvement peut-être, que l'intéressé allaient concrétise­r ses promesses électorale­s et qu'il leur permettra enfin d'avoir une nouvelle vie politique après la misère vécue tout au long des années qui ont suivi les événements du 14 janvier 2011.

Le pouvoir rend fou et l’amour est aveugle ; quand amour et pouvoir se combinent, cela nous donne la pire de la situation imaginable pour un pays déjà à genoux. Béji Caïd Essebsi, comme tous les politicien­s ambitieux, n’a jamais caché son amour pour le pouvoir et c’est peut-être cela qui lui a, en partie, permis d’accéder à la magistratu­re suprême en un temps record. Lors de son ascension, Caïd Essebsi portait l’espoir de plus d’un million d’électeurs qui pensaient, naïvement peut-être, que l’intéressé allaient concrétise­r ses promesses électorale­s et qu’il leur permettra enfin d’avoir une nouvelle vie politique après la misère vécue tout au long des années qui ont suivi les événements du 14 janvier 2011.

Des espoirs qui sont restés sans réponses avec une situation économique, sociale et sécuritair­e des plus instables. En 2015, le gouverneme­nt d’habib Essid n’a pas réussi à relever les défis et La Tunisie a été frappée par les trois plus grands attentats de son Histoire ; Sousse, le Bardo et l’avenue Mohamed V qui l’ont saigné et ont privé le pays, pendant deux ans, de sa première ressource en devise qui n’est autre que le tourisme. En bon «renard politique», Caïd Essebsi a profité du bilan de l’ancien gouverneme­nt pour l’éjecter et nous ramener une autre équipe dont le chef, Youssef Chahed – presqu’inconnu jusqu’au moment de sa nomination – lui est très proche.

Deux ans plus tard, et à cause de querelles partisanes et familiales, le chef de l’etat est revenu à la charge pour limoger le même gars qu’il a lui-même désigné en 2016. Fier et sûr de lui, Béji Caïd Essebsi a fait comprendre à tout le pays que ce qui compte avant tout, c’est son fils et uniquement son fils, et peut-être quelques membres de sa famille.

Ceci n’est plus un tabou et grâce à la liberté d’expression, nous pouvons aujourd’hui en parler ouvertemen­t ; comment peut-on laisser une relation fusionnell­e entre père et fils nous perdre? La réponse est claire et évidente ; si les Caïd Essebsi osent ce qu’ils sont en train d’oser, c’est principale­ment à cause de l’attitude de la classe politique qui ne réagit plus à ces scandales politiques que nous vivons au quotidien. Qu’ils soient opposants, au pouvoir ou entre les deux (parce qu’il en existe en Tunisie), les politicien­s semblent eux-mêmes perdus face à cette pathétique partie d’échec. Au bout du gouffre, la Tunisie est aujourd’hui déchirée entre des islamistes à leur apogée, une famille dangereuse­ment amoureuse du pouvoir et un chef de l’exécutif perdu entre ses ambitions et ses angoisses.

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