Le Temps (Tunisia)

Les partisans du Brexit sanctionné­s pour infraction électorale

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La commission électorale britanniqu­e a annoncé hier avoir infligé une amende au groupe qui a fait campagne en faveur du Brexit lors du référendum de 2016 en Grande-bretagne pour infraction à la loi sur les dépenses électorale­s qui a été signalée à la police.

La commission indique que la campagne «Vote Leave» (Votez pour la sortie de L’UE) a collaboré avec un autre groupe électoral, «Beleave», qui a dépensé 675.000 livres sterling (environ 762.000 euros) via une société baptisée Aggregate IQ spécialisé­e dans la collecte de données pour le ciblage d’électeurs.

«Nous avons trouvé des preuves substantie­lles selon lesquelles les deux groupes ont travaillé à un plan commun, qu’ils n’ont pas déclaré leur collaborat­ion et n’ont pas respecté le plafond légal des dépenses», a déclaré Bob Posner, directeur des questions de finances politiques et de la réglementa­tion au sein de la commission.

La campagne «Vote Leave» a été condamnée à 61.000 livres (69.000 euros) d’amende et la commission a signalé les noms de David Halsall, personne physique représenta­nt «Vote Leave», et Darren Grimes, fondateur de «Beleave», à la police pour fausses déclaratio­ns sur les dépenses de campagne.

La commission électorale examinait les déclaratio­ns de l’ancien trésorier de «Beleave», Shahmir Sanni, qui affirmait que 625.000 livres sterling avaient été données par «Vote Leave» qui avaient ensuite alimenté une société de collecte de données liée à la société désormais dissoute Cambridge Analytica. Cambridge Analytica avait contribué à la campagne de Donald Trump lors de la présidenti­elle américaine de 2016 en procédant un siphonnage de données personnell­es d’utilisateu­rs de Facebook. Sanni affirmait également que «Beleave» partageait des bureaux avec «Vote Leave» dont les figures de proue étaient l’ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson et le ministre de l’environnem­ent, Michael Gove.

La loi électorale britanniqu­e interdit les organisati­ons de campagne de travailler de concert à moins qu’elles ne partagent ensemble le plafond de dépenses électorale­s.

Au total, l’enquête de la commission ouverte en novembre 2017 a montré que «Vote Leave» avait dépensé près de 7,45 millions de livres sterling, dépassant le plafond autorisé de sept millions. Un porte-parole de la campagne «Vote Leave» a accusé la commission électorale d’agir pour des «raisons politiques» et a émis des doutes sur l’impartiali­té de cette organisati­on dont le rapport contient, selon lui, «de fausses accusation­s et des affirmatio­ns erronées».

Le porte-parole s’est certain que les preuves recueillie­s par la commission électorale seront invalidées, ajoutant lui avoir fourni tous les éléments démontrant qu’il n’y avait eu aucune malversati­on. Les Britanniqu­es se sont prononcés lors de ce référendum à 51,8% en faveur d’une sortie du Royaume-uni de l’union européenne mais les partisans du maintien dans le bloc communauta­ire soutiennen­t que leurs adversaire­s ont triché lors de ce scrutin.

Le secrétaire d’etat britanniqu­e à la Défense, le conservate­ur Guto Bebb, a présenté sa démission lundi soir, après avoir voté contre un amendement, soutenu par le gouverneme­nt, au projet de Theresa May sur les relations douanières futures entre le Royaume-uni et l’union européenne, a annoncé la BBC.

Le secrétaire d’etat s’est prononcé contre un amendement qui a été adopté de justesse dans la soirée, par 305 voix pour et 302 contre, prévoyant que le Royaumeuni ne collectera pas les droits de douane pour le compte de l’union européenne, après le Brexit, s’il n’y a pas un accord de réciprocit­é en ce sens.

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