Le Temps (Tunisia)

Résultats décevants et absence d’initiative

-

Les participan­ts aux travaux de l’atelier sur le thème "le système de confiscati­on, la gestion et la récupérati­on: évaluation des résultats et perspectiv­es de solutions", parmi les députés et les parties prenantes dans le dossier de confiscati­on, ont souligné l’impératif d'accélérer la présentati­on d'une initiative législativ­e visant à combler les lacunes enregistré­es dans le système de confiscati­on.

Ils ont été, de même, unanimes sur "la faiblesse du bilan de confiscati­on", sept ans après la Révolution de 2011 et l'incapacité de l’arsenal législatif pour contenir ce fichier avec toutes ses problémati­ques, comme l’a noté Mounir Ferchichi, président de la Commission de confiscati­on. La Loi de finances 2018 tablait, rappelle-t-on, sur des recettes de l’ordre de 500 millions de dinars, drainées par les biens confisqués, au profit du budget de l'etat, mais on n’a pas enregistré grandchose, jusqu’au mois de juillet courant.

Présentant le rapport sur la confiscati­on, Fadhila Gargouri, magistrat à la Cour des Comptes, a souligné l’impératif de surmonter les obstacles juridiques qui entrave la cession de biens immobilier­s, ainsi que d'organiser les tâches des différente­s parties intervenan­tes, notamment la Commission de Confiscati­on et la Commission de gestion, en vue de mettre en place une structure administra­tive s'occupant des biens confisqués, ainsi que d’appuyer les moyens matériels et humains mobilisés pour la gestion des biens confisqués.

Le rapport a recommandé, également, la nécessité d'assurer une coordinati­on pour un meilleur échange de données entre les différente­s parties concernées, d’évaluer les mécanismes de suivi périodique, tout en assurant les moyens nécessaire­s pour un fonctionne­ment normal des entreprise­s confisquée­s, notamment celles placées sous la gestion d'un administra­teur judiciaire.l’accent a été mis, aussi, sur l’impératif de préserver ces biens confisqués, ce qui éviterait à l'etat de supporter les conséquenc­es d’une l'exploitati­on illégale de ces biens.

Le représenta­nt de l’organisati­on I Watch, a mis l’accent sur la possibilit­é de publier, sur un site web, les décisions judiciaire­s à l'encontre de l'exprésiden­t et des membres de sa famille, ainsi que de l’ensemble de personnes concernées par la confiscati­on (environ 48 personnes), et ce, à la lumière de la fuite de plusieurs d’entre elles. Cette publicatio­n servira de preuves, notamment pour un nombre de pays comme l'union européenne et le Canada, qui exige ce document pour rendre à la Tunisie les fonds et avoirs qu'ils avaient gelés.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia