La République démarche…

Elle est pourtant en âge de partir à la retraite pour se la couler dorée. Elle aurait été d’ailleurs dans son plein droit ! C’est dire qu’elle a galéré. Et qu’elle mérite aujourd’hui de prendre du repos, en affichant un front serein et fier. Sur ses nombreux lauriers, qu’elle s’épuise à compter, soucieusement, depuis quelques temps, doutant d’elle-même dans la foulée, elle pose sa tête, fatiguée et enfiévrée, pour un instant de repos qui serait hors du temps.

Incertaine, sur son avenir fortement compromis depuis que d’aucuns ont décidé sa mise à mort, elle est en perte de sens. Et de repères. Elle a soixante et un ans, toutes ses rides et pas une dent. Et aspire à retrouver une seconde jeunesse et sa beauté d’antan. La République démarche, fébrilement, sans trouver encore le rythme qui lui siérait le mieux, le pas qui colle à son coeur, à ses propres pulsations, afin de renouer enfin, avec son prestige et son allant, et se reprendre en main. La République se cherche dans la foulée, des raisons pour durer. Et pour se réinventer.

Et ce matin, miraculeusement, elle vient de trouver : le sourire d’un enfant. Sa main dans la sienne soudée, pour sceller un avenir, que nul ne peut compromettre, dans un pays où il fera à nouveau bon vivre. Et qu’il ne sera pas acculé à quitter, une fois devenu grand.

Cela s’appelle l’espoir. Il faut le ressusciter. Pour ne pas éteindre un sourire, à peine éclos sur un visage d’enfant. Ses enfants lui font confiance, il ne faut