L'iran refuse de se laisser impressionner
L'iran a répondu à Donald Trump sur un ton identique à celui employé par le président américain, affirmant ne pas être impressionné par le contenu du tweet promettant à la république islamique de graves conséquences si elle continuait de menacer les Etats-unis. "Nous ne sommes pas impressionnés", écrit le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, ayant recours aux majuscules, exactement comme Trump l'avait fait dans un message publié sur son compte Twitter. Le chef de la diplomatie iranienne rappelle, dans son message rédigé en anglais, que le monde a entendu des "fanfaronnades plus virulentes il y a quelques mois" et conclut sa réponse par une mise en garde : "Soyez prudent!" reprenant l'exacte expression utilisée par Trump dans son tweet.
Cette réponse de Javad Zarif intervient en réponse à un message de Donald Trump d'une rare violence adressé au président iranien Hassan Rohani.
Le texte publié presque entièrement en majuscules appelait Rohani à ne plus jamais menacer les Etatsunis sous peine de "subir des conséquences telles que peu en ont connu auparavant au cours de l'histoire".
Les observateurs s'interrogent sur les motivations de Donald Trump à publier une telle invective au moment où il a décidé de retirer les Etats-unis de l'accord sur le nucléaire iranien de juillet 2015 et de réimposer des sanctions économiques pour forcer Téhéran à revenir négocier un autre accord. Ce message rappelle celui qu'il avait publié l'an passé à l'adresse de la Corée du Nord sur son programme militaire nucléaire. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a rencontré Trump lors d'un sommet à Singapour en juin et promis une dénucléarisation de la péninsule coréenne.
Donald Trump est actuellement la cible de vives critiques jusque dans le camp républicain pour la faiblesse dont il a fait preuve lors de la conférence de presse consécutive à sa rencontre avec Vladimir Poutine à Helsinki.
L'hôte de la Maison blanche a paru accorder plus de crédit aux affirmations du président russe qu'aux conclusions de ses services de renseignement qui ont établi une ingérence russe lors de la présidentielle américaine de 2016.
Face à la consternation provoquée, Trump a dû faire machine arrière et reconnaître qu'il se rangeait aux résultats des enquêtes des agences fédérales sur cette question qui empoisonne sa présidence. "Le président Trump n'a pas apporté aux Américains l'assurance qu'il était de notre côté face à la Russie. Pour détourner l'attention du désastre d'helsinki, il a lancé une attaque puérile contre l'iran sur Twitter", explique le représentant démocrate Eric Swalwell.
"Des propos de comptoir n'assurent pas notre sécurité, ils nous font apparaître stupides et faibles", a-t-il ajouté, estimant que le président américain cherchait à créer une diversion.
Malgré les propos virulents de Trump, l'administration américaine n'est guère encline à s'engager dans un conflit avec l'iran pour deux raisons.
La première est qu'elle a tiré les leçons de l'aventure militaire en Irak en 2003 et la seconde tient aux risques qu'une guerre ferait peser sur l'économie mondiale via une possible flambée des prix des produits pétroliers.