La diplomatie économique à l’ordre du jour
Journée économique annuelle des présidents des missions diplomatiques et consulaires
A l'occasion de l'ouverture de la journée économique annuelle hier, qui se tient en marge de la 36ème édition des chefs des missions diplomatiques et consulaires tunisiennes accréditées à l'étranger, le président de L'UTICA, Samir Majoul a souligné que « Le développement de la diplomatie économique tunisienne requiert la mise en place d'une stratégie nationale et une volonté politique fixant les objectifs et les étapes, outre la mobilisation des moyens nécessaires à sa mise en oeuvre ».
A l’occasion de l’ouverture de la journée économique annuelle hier, qui se tient en marge de la 36ème édition des chefs des missions diplomatiques et consulaires tunisiennes accréditées à l’étranger, le président de L’UTICA, Samir Majoul a souligné que « Le développement de la diplomatie économique tunisienne requiert la mise en place d’une stratégie nationale et une volonté politique fixant les objectifs et les étapes, outre la mobilisation des moyens nécessaires à sa mise en oeuvre ». Il a affirmé, entre autres la disposition de l’organisation patronale à contribuer à l’élaboration d’une vision commune entre autorités publiques et secteur privé, à même de favoriser une diplomatie économique en mesure de renforcer la présence des opérateurs tunisiens à l’étranger. Le président du patronat a proposé « la création au sein du MAE d’une cellule d’écoute et d’accompagnement afin de mieux cerner les besoins des entreprises tunisiennes ».
Dans le même cadre, il a plaidé pour l’adoption d’une politique communicationnelle apte à refléter et communiquer la réalité de ce qui se passe dans le pays aux partenaires étrangers dans l’objectif de les rassurer et d’attirer les investissements, la facilitation des procédures douanières et administratives relatives au commerce extérieur, la conception de stratégies régionales visant le renforcement des exportations et l’encouragement de l’internationalisation des entreprises.
La nécessité d’élaborer un plan d’action pour développer les partenariats avec les pays africains
Le président de L’UTICA a appelé à réviser les accords commerciaux guère favorables à la Tunisie, particulièrement ceux signés avec des pays pratiquant le dumping ou les accords à sens unique à l’instar de celui signé avec l’algérie.
Il a insisté sur l’utilité de travailler à relancer l’intégration maghrébine et à concevoir les bonnes stratégies pour contribuer à la reconstruction libyenne au lieu de se contenter de subir la situation régnant dans ce pays voisin. Il a aussi souligné la nécessité d’élaborer un plan d’action pour développer les partenariats avec les pays africains et de bien préparer le sommet de la francophonie qu’abritera la Tunisie en 2020 en lui donnant un aspect économique. Une convention est signée entre L’UTICA et le MAE pour favoriser la concertation en matière de diplomatie économique et de soutien aux entreprises tunisiennes.
Interrogé par l’agence TAP sur les pistes à explorer pour développer la diplomatie économique tunisienne, le PDG du groupe COMETE, Radhi Meddeb, a souligné « qu’aujourd’hui la politique et la diplomatie, partout dans le monde, ne tournent qu’autour d’un seul thème, l’économie et la géopolitique au service de l’économie, mais nous ne sommes pas encore dans cette approche en Tunisie. Il y a des tentatives à saluer mais qui devront être développées. Qui dit diplomatie économique dit nécessairement une stratégie au service de laquelle la diplomatie doit s’y mettre, quant à examiner le positionnement géopolitique actuel de la Tunisie, on ne peut que soulever des interrogations sur l’approche que nous comptons entreprendre à cet égard. Voulons-nous continuer à renforcer notre amarrage à l’europe ? Comptons-nous approfondir notre relation avec l’afrique ? Sommes-nous dans une logique de renforcement de nos relations avec les pays du Golfe ? »
«L’afrique est une opportunité beaucoup plus en matière de services qu’en matière de biens»
« Aujourd’hui, la Tunisie réalise 80% de ses exportations sur l’europe dont 80% sont orientés vers trois pays seulement de l’europe (la France, l’allemagne et l’italie). Certains auraient tendance à penser que l’afrique pourrait être l’alternative à notre commerce avec l’europe ; ce qui est faux parce que le PIB des pays africains réunis, y compris les géants africains équivaut à 80% du PIB français. L’afrique est certes un contiennent en émergence, mais un continent où la profondeur économique fait encore défaut et notre diplomatie économique doit prendre en considération cet état de fait », a-t-il insisté.
Meddeb a aussi attiré l’attention sur le fait que « la Tunisie ne pourrait pas vendre en Afrique ce qu’elle vend déjà ailleurs. L’afrique n’est pas demandeuse de nos faisceaux de câble, ni de notre textile et encore moins de nos excédents alimentaires. Une bonne approche du marché africain devrait reposer sur l’identification des besoins de ce continent et l’adaptation de notre production à ses spécificités et exigences. L’afrique est beaucoup plus une opportunité en matière de services qu’en matière de biens ». Toujours selon lui, la diplomatie économique visant le marché africain devrait reposer sur la levée de tous les obstacles qui pourraient entraver cette orientation.
Désormais, le CEPEX s’appellera le Centre de développement des exportations
Le Centre de promotion des exportations (CEPEX) sera prochainement baptisé Centre de développement des exportations (CDE) et oeuvrera à attirer et encadrer les petites entreprises pour leur accès aux marchés extérieurs, en plus de son rôle actuel consistant à accompagner les sociétés à s’orienter vers les marchés, a déclaré le président directeur général du CEPEX, Samir Azzi.