Attention aux victoires à la Pyrrhus !
L'ARP a donné son premier verdict en confirmant largement la nomination de Hichem Fourati à la tête du Ministère de l'intérieur sur proposition de Youssef Chahed président du gouvernement. Que faut-il en déduire de cette course aux obstacles gagnée par la Kasbah alors que tout était trouble au départ !
L’ARP a donné son premier verdict en confirmant largement la nomination de Hichem Fourati à la tête du Ministère de l’intérieur sur proposition de Youssef Chahed président du gouvernement. Que faut-il en déduire de cette course aux obstacles gagnée par la Kasbah alors que tout était trouble au départ !
Des péripéties en cascades, on en a vécu en l’espace de 48 heures, entre tractations secrètes et manoeuvres au grand jour.
L’essentiel c’est que Nidaa Tounès a pu éviter un nouveau «Waterloo» cinglant en sauvant les meubles d’abord et en préservant un possible replacement dans les semaines et mois qui viennent.
Carthage «père et fils», en sortent quelque peu égratignés, quoique le virage à 180 degrés des «opposants» au chef du gouvernement dans son propre parti, pourrait être interprété comme «volontaire» afin de ne pas insulter l’avenir, et dans la même famille politique, les dépits amoureux sont plutôt de courte durée ! Côté Youssef Chahed, nous ne voulons rien anticiper sur l’avenir, pourvu qu’il ne s’inscrive pas, comme certains cadres dirigeants du Parti de BCE après le Congrès problématique de Sousse, dans la même trajectoire d’une victoire à la Pyrrhus!
En effet à travers le «Tawafouk» (consensus) avec les Islamistes de Rached Ghannouchi, BCE ne pourrait pas récolter autant de revers «politiques» avec des élections municipales raflées de bout en bout par Ennahdha et dérivés sans compter la
perte symbolique de la capitale capturée par le Cheikh. Aujourd’hui et après ce vote à L’ARP, qui consolide la fin de la lune de miel du «Tawafouk», BCE doit faire l’inventaire des lieux et mesurer à quel point il a des regrets (les 3èmes d’avoir soutenu et protégés Ennahdha contre vents et marées sur les plans interne et international, y compris face à la puissance alliée américaine, qui était à 2 doigts de classer les «frères musulmans» ( branche tunisienne), mouvement terroriste, par le Congrès U.S.
Youssef Chahed devrait peut être s’en souvenir à son tour. Se mettre en situation de dépendance du soutien toujours relatif et mesuré dans l’espace et dans le temps, de la Nahdha, c’est aller au suicide politique tôt ou tard ! Certes, aujourd’hui, sans le «vote utile» d’ennahdha et les consignes du Cheikh et de sa «Sainte Choura», Youssef Chahed aurait été poussé certainement vers la sortie. D’autant plus qu’il est pratiquement puéril, naïf et dérisoire de compter sur les diverses «gauches», avec un Hamma
Hammami imprévisible et sans vision.
Le vote pour la mairie de Tunis El Hadhira, a montré à quel point cette gauche extrême est infantile et peu crédible, jugement confirmé par un des leaders de la gauche modérée et président du Parti El Massar ( ex-communiste) en la personne de Samir Taieb, ministre de l’agriculture.
Les Nidaïstes en masse ainsi que les bourguibiens majoritaires dans le pays et dans la société, et 2014 l’a prouvé, ne veulent plus d’un consensus empoisonné véritable « hold-up » politique des Islamistes, qui ont fait grâce à lui, de leur défaite une « victoire… et dans la durée… SVP!
La stratégie a été plus que porteuse, et les masses détournées du Nida et des « destouriens », les unes écoeurées par ce qu’ils estiment être un «détournement de vote», et les autres attirés par la politique libérale, économiquement, des Islamistes, ont préféré bouder les élections municipales et s’abstenir…pour le grand bonheur d’ennahdha. Or les mêmes causes produiront les mêmes
effets, et cette fois-ci avec Youssef Chahed, s’il n’arrive pas à se «libérer» de la tutelle des islamistes… Quand ?... c’est à lui de choisir le bon moment !
Entre temps, la machine et la voix du Nidaa Tounès enrouées de partout, nécessitent une remise à niveau certaine et le plus vite sera le mieux. BCE lui-même, l’a bien compris et a appelé à la tenue d’un Congrès, qui doit être préparé soigneusement avec les «électrochocs» de réanimation nécessaires. D’autres perspectives peuvent surgir à l’horizon et là, tout dépendra de l’ambition au commandement de Youssef Chahed et d’autres élites tunisiennes qui font le dos rond pour le moment. 2019, n’est pas loin, mais rien ne presse… Place d’abord à l’acte «II» à L’APR où Youssef Chahed aura à faire cette fois-ci à la «clause libératoire» (comme au football) du Cheikh, qui ne veut pas de sa candidature à la présidentielle ! Pourquoi… les voies du Seigneur sont impénétrables !