Une voix mélodique et angélique

Élégante comme à son habitude dans sa jolie robe rouge, la sublime Faia Younan été accueillie chaleureusement par un public assoiffé de bonne musique dans le cadre de la 54ème édition du festival d’hammamet. Tout le charme et la chaleur de l’orient sont concentrés dans ses grands yeux vert-bleu. Vingtquatre printemps, tout sourire, teint d’opaline, cheveux châtain clair en rideaux lisses sur les épaules, traits harmonieux et ce savoureux accent damascène chantant, pour un arabe fluide et simple. Par son charisme, son énergie et la qualité de sa prestation scénique, l’artiste a rapidement conquis le public. Un public qui lui a réservé un standing ovation à l’issue d’un concert exceptionnel.

Accompagnée du pianiste Rayen Haber, de Baddiia El Hendi sur la guitare, du flûtiste tunisien Mohamed ben Salha, du Bacharfahlou sur le Kanoun, des percussionnistes Mohamed El hani et Araana, et du guitariste Saameer, elle a gratifié l’assistance de ses grands succès. Tout le monde a découvert ce soir une chanteuse apaisée et épanouie. Elle a entamé le show par «Baynetina el Bahr» en dédiant la chanson aux nombreux spectateurs présents sur place pour assister à son concert en bord de mer. Ses morceaux «Ashaar baad Ashaar», «Chababik» et «Fi tarriq ellik»qui suivent suscitent un grand engouement que la chanteuse et l’orchestre vont décupler en se lançant dans une musique plus enjouée, et plus rythmée. Faia a enchaîné, sous les applaudissements d'un public conquis. Chanter, pour elle, c’est parvenir quelque chose, une sensation, un sentiment, une idée… Je suis heureuse quand je chante. Ce qui m’enthousiasme dans la vie, c’est faire une nouvelle musique, créer une nouvelle chanson, faire parvenir aux autres une idée nouvelle.» dit-elle. Un seul mot d’ordre : des rythmes endiablés à volonté, jusqu’à l’excès. Entourée d’une marée humaine reconnaissante, Faia fascine. Elle entraîne son public dans une spirale musicale lorsqu’elle interpréta "On aime le pays" de Sghaier Aouled Ahmed et "Mawtinié. Faia est un mélange exquis de beauté et de talent. A la fois diva et militante, elle porte dans ses grands yeux les blessures de sa Syrie et toute la foi en un avenir meilleur. Elle a chanté ce soir l’amour, la nostalgie et l’espoir; la patrie qui souffre, la liberté confisquée, la paix manquante, la dignité, la résistance et même la guerre. Avec sa voix mélodique et douce voire même angélique et son coeur brisé, la nouvelle-petite étoile montante de la chanson a transmis ses messages d’une souffrance arabe au monde entier. Bref, la communion était totale avec son public. Ses chansons furent toute la soirée des appels à l’amour et à la dégustation de chaque instant de la vie. Bref, Faia est une étoile syrienne qui monte, portée aussi bien par la beauté de son timbre chaud que par l’amour de son public. Elle a excellé à Hammamet .Une performance qui a renforcé le caractère unique de cette belle soirée.