Daech revendique, l’etat cible un parti islamique
Les autorités du Tadjikistan ont mis en cause hier un parti d’opposition interdit dans ce pays d’asie centrale après l’assassinat de quatre touristes occidentaux dimanche. Pourtant, l’attentat a été revendiqué par le groupe terroriste Etat islamique lundi. Sept cyclotouristes étrangers, venus affronter les cols de la célèbre route du Pamir, ont été fauchés dimanche par une voiture et attaqués par des hommes armés dans la région de Danghara, à 150 kilomètres au sud de la capitale Douchanbé. Deux Américains, un Suisse et un Néerlandais sont morts. Un Suisse et un Néerlandais ont été blessés et un touriste français est indemne. L’attaque a été revendiquée par le groupe terroriste Etat islamique (EI), dans un communiqué en arabe diffusé en ligne et relayé par le groupe spécialisé dans la surveillance des réseaux terroristes Site. Mais le ministère de l’intérieur tadjik a rejeté hier cette revendication et désigné le Parti de la renaissance islamique du Tadjikistan, une formation considérée comme modérée au moment de son interdiction en 2015. Une interdiction critiquée par les Occidentaux.
«L’aveu» d’abdoussamadov
Le groupe « a agi sur l’ordre » de Nossirkhoudjy Oubaïdov, « membre actif » du Parti de la renaissance islamique, a assuré le ministère tadjik de l’intérieur. Il était mené par un autre « membre actif » de ce parti, Housseïn Abdoussamadov, 33 ans, qui a été arrêté et est passé aux aveux, a ajouté la même source dans un communiqué. Selon ses dépositions à la police, Housseïn Abdoussamadov a suivi en Iran « un entraînement idéologique, militaire et visant à effectuer des actes de sabotage ».
Les relations entre l’iran et le Tadjikistan, qui partagent l’héritage culturel et linguistique persan, connaissent de fortes tensions depuis que ce pays très pauvre d’asie centrale s’est tourné vers l’arabie saoudite et d’autres pays arabes aisés dans l’espoir d’attirer des investissements dans son économie.
A ce jour, quatre suspects, parmi lesquels Housseïn Abdoussamadov, ont été arrêtés et quatre autres ont été tués par les forces de l’ordre dans des opérations pour retrouver les responsables de l’attaque, selon la police tadjike.