Le Temps (Tunisia)

Glibettes, pirouettes et sinistres toilettes

- Rym BENAROUS

Seulement fréquenté par les joggeurs et les adeptes de la marche en hiver, le parcours de santé d'el Menzah se transforme en été pour accueillir familles et amis, le temps d'une balade à pied, d'un match de foot ou encore d'un moment gourmand. Oui, mais ce poumon vert jouxtant certains des principaux complexes sportifs du pays n'est plus ce qu'il était et la propreté des lieux laisse vraiment à désirer.

Seulement fréquenté par les joggeurs et les adeptes de la marche en hiver, le parcours de santé d'el Menzah se transforme en été pour accueillir familles et amis, le temps d'une balade à pied, d'un match de foot ou encore d'un moment gourmand. Oui, mais ce poumon vert jouxtant certains des principaux complexes sportifs du pays n'est plus ce qu'il était et la propreté des lieux laisse vraiment à désirer.

Chaque jour vers le coup de 19h et alors que le soleil se fait de plus en plus timide et s'apprête à tirer sa révérence, le parcours de santé, situé à El Menzeh 1 et ses alentours rassemblen­t une bonne centaine, voire plus, de citoyens venus se dégourdir les jambes, exercer une activité physique ou encore papoter. Petits et grands, familles et amis s'y réunissent pour une heure de temps ou plus pour marcher, courir, jouer un match de foot, déguster un maïs grillé, suivre les instructio­ns d'un coach sportif ou encore garer sa voiture dans les parages et contempler les passants.

Pour quelques heures, le parcours de santé se transforme en coeur vibrant de la ville, pour le plus grand bonheur des grands mais aussi et surtout des petits qui peuvent y gambader et y jouer en toute sécurité. En toute sécurité ? Ce serait trop crédule de le dire quand on voit le nombre de personnes qui pratiquent du vélo et du roller, à vive allure, sur les mêmes allées pédestres des passants.

Pourquoi n'y a-t-il pas de pistes cyclables en parallèle pour éviter le pire et permettre aux amateurs du vélo de pratiquer leur passion en toute sécurité ? Première interrogat­ion ! Ensuite, il est désolant de constater les quantités énormes de déchets et de détritus jonchant tous les coins et les recoins de ce parcours. Bouteilles en plastique, glibettes, cacahuètes, sacs et sachets en tout genre mais aussi feuilles de maïs, papiers, mouchoirs, gobelets, bouts de tissus...

La liste est longue et le spectacle est affligeant. Comment se fait-il qu'au 21ème siècle, des personnes se permettent encore de jeter leurs déchets par terre ? Comment se fait-il qu'encore, aujourd'hui, des personnes n'aient aucun sens des responsabi­lités et des engagement­s citoyens envers les espaces publics, la nature et l'écologie et n'aient aucun respect pour leurs seconds ? Car jeter ses détritus par terre, c'est manquer de respect à autrui mais surtout à soi.

Ensuite, que fait la municipali­té et pourquoi n'intervient­elle pas au quotidien pour tout nettoyer, arroser le gazon flétri et sensibilis­er ceux qui se rendent au parcours ? Enfin, troisième mais pas ultime interrogat­ion, pourquoi ceux qui sont pris d'une envie pressante aux alentours doivent-ils faire leurs besoins dans des cabinets insalubres aux odeurs nauséabond­es et sans électricit­é, soit dans le noir total à la tombée de la nuit ?

Serait-il trop demander que de fournir un brin de lumière dans ces toilettes et un service d'entretien qui pourrait être payant avec un prix symbolique pour les agents de nettoyage qui assureront ce service ? Jusqu'à quand devronsnou­s accepter de subir la médiocrité et la saleté ? Jusqu'à quand devrons-nous fermer les yeux, humer les mauvaises odeurs, glisser sur un déchet jeté à terre et ouvrir grands les yeux pour ne pas être percutés ?

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