4 millions de personnes risquent d'être apatrides !
L’assam est une région très proche du Bangladesh. Un projet de recensement dans le Registre National des Citoyens (RNC) y verra le jour. Cependant, le parti au pouvoir est accusé de ne cibler qu’une majorité musulmane de la région. Les conditions sont les suivantes : prouver une présence dans la région qui date d’avant l’année 1971, année coïncidant avec l’année de la guerre de l’indépendance pendant laquelle des millions de personnes y ont trouvé refuge.
Le chef d’état civil indien, Shailesh a déclaré lors d’une conférence à Guwahati que « plus de 30 millions de personnes avaient demandé à figurer sur la liste » suite à quoi, près de 4 millions d’entre elles n’ont pas été retenues. Un recours selon une « procédure dûment établie », leur est proposé à partir du 30 août. La liste sera close en décembre prochain. Le directeur général d’avaaz est très dubitatif par rapport au sérieux de cette démarche. En effet, Ricken Patel, a déclaré dans un communiqué que « ce ne sont que les musulmans qui vont devoir se lancer dans un recours compliqué et injuste, sans droit à un conseil, avec aucun espoir de rester s’ils perdent. »
Au vu de la situation, des organisations de défense de droits de l’homme se sont fait entendre, rappelant ainsi le scénario discriminant avec les Rohingyas de la Birmanie. L’organisation des Nations Unies (ONU) avait dénoncé un « nettoyage éthique » après une répression de l’armée birmane entrainant la fuite de 700 000 Rohingyas vers le Bangladesh.
C’est le même sort que redoutent les organisations humanitaires pour ces quatre millions d’indiens qui ne sont que les victimes d’un système politique visant les musulmans. Reste à savoir quel sort sera réservé aux personnes à qui le gouvernement indien retirerait la nationalité?