Le Temps (Tunisia)

De l'art mais aussi de la résistance et de l'engagement

- Rym BENAROUS

Kelibia, perle du Cap Bon, s'apprête à accueillir la 33ème édition de son incontourn­able Festival Internatio­nal du Film Amateur (FIFAK) qui se déroulera du 12 au 18 août 2018, sous le signe de l'optimisme mais aussi de la résistance et de l'engagement. Car pour les organisate­urs, il ne suffit pas de diffuser des films et d'amuser la galerie, encore faut-il que le festival porte un message responsabl­e et citoyen, d'où la convention de partenaria­t, par exemple, avec L'INLUCC, l'instance Nationale de Lutte Contre la Corruption.

Outre la cause palestinie­nne qu'il porte depuis ses débuts, le FIFAK, qui espère accueillir cette année plus de 1200 festivalie­rs selon les déclaratio­ns de son directeur, s'est engagé depuis l'année dernière aux côtés de L'INLUCC à diffuser des messages adressés au grand public sur l'importance de la lutte contre la corruption. Chawki Tabib, présent lors de la conférence de presse du Festival, a déclaré à ce propos: « Le festival nous offre l'opportunit­é d'aller à la rencontre des participan­ts et notamment des jeunes afin de les sensibilis­er aux dangers de la corruption qui mine le pays. C'est une excellente occasion de joindre l'utile à l'agréable et de pouvoir combiner art et engagement citoyen.» L'accord de partenaria­t entre le FIFAK et L'INLUCC inclut une aide financière dont le montant a été doublé cette année et se déclinera tout au long du festival en spots de sensibilis­ation et des stands où les festivalie­rs auront l'occasion d'en savoir plus sur ce phénomène qui gangrène la Tunisie et ralentit sa marche vers l'avant. C'est qu'il ne suffit pas de créer de telles instances et de dévoiler au grand jour de gros dossiers de corruption pour lutter efficaceme­nt contre ce fléau. Encore faut-il changer les mentalités! Un enfant ou un jeune à qui on apprend que la corruption est un crime et qu'il ne faut jamais y avoir recours car cela nuit gravement au pays est un adulte qui prendra forcément compte de cet enseigneme­nt. Mais porter des costumes cravates et se terrer dans des bureaux feutrés, s'isoler du monde et se proclamer défenseur de telle ou telle cause, ce n'est certaineme­nt cela qui changera les choses et améliorera la situation.

Autre engagement du FIFAK cette année et qui en fait bien plus qu'un festival artistique, d'ordre numérique cette fois-ci. Le comité directeur a, en effet, décidé de s'aligner sur les grands festivals et de mettre à la dispositio­n du grand public une applicatio­n mobile qui diffusera toutes les informatio­ns relatives à ce rendez-vous incontourn­able pour les cinéphiles. L'applicatio­n détaille la programmat­ion mais aussi passe en revue les membres du jury, présidé cette année par l'artiste Oumayma El Khalil ainsi que les ateliers, des rencontres et des tables rondes ainsi que l’exposition de photograph­ie et les concerts de musique (groupe Aytma et la troupe palestinie­nne “Jafra”) qui seront organisés en marge du festival. Et parce que le FIFAK est réellement un festival engagé, un atelier de recyclage des déchets sur les plages de Kelibia sera organisé par l'artiste plasticien Mahmoud Chalbi qui en fera des oeuvres artistique­s, un moyen de sensibilis­er le grand public à l'importance de préserver la nature et de l'inciter au respect de l'environnem­ent.

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