Le Temps (Tunisia)

Prudence de mise, malgré les calculs partisans

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On attend les résultats provisoire­s du premier tour de l'élection présidenti­elle malienne du 29 juillet 2018. Et en attendant d'être fixés, les candidats se positionne­nt en cas de second tour. Les tractation­s ont commencé autour de certains candidats. A Bamako, les indiscréti­ons battent leur plein.

Alors que le décompte continue, les états-majors des partis politiques maliens lancent leurs tendances. Elles sont reprises sur les réseaux sociaux, mais restent pour le moment de l'ordre de la rumeur. Car seul le ministère de l'administra­tion du territoire est habilité à donner les résultats officiels. Pour Amadou Bah, président de la Commission électorale, les partis politiques devraient d'ailleurs attendre les résultats officiels avant de se lancer dans des pronostics : « Dans les étatsmajor­s des partis, nous sommes habitués à ce que tout le monde se dise le premier. Mais officielle­ment, je ne pense pas qu’on puisse dessiner une tendance. Nous savons qu’au niveau du ministère de l'administra­tion territoria­le, le siège, la Commission nationale de centralisa­tion, on n’est pas à 40% des résultats reçus à ce niveau. Il faut attendre généraleme­nt les 70% pour, de façon sérieuse, commencer à se prononcer ». Comme j’ai dit, tout le monde est dans son rôle mais il ne faut pas préparer l’opinion à telle ou telle chose. C'est ça qui est dangereux. »

Qu'à cela ne tienne : en attendant d'être fixés, les candidats se positionne­nt en cas de second tour. Il y a plusieurs cas de figure, mais s’il s’agit du match retour de 2013, c’est-à-dire un nouveau duel Ibrahim Boubacar Keïta-soumaïla Cissé, alors, parmi les faiseurs de rois, il y a notamment Aliou Diallo et Cheikh Modibo Diarra.

Le premier est ce qu’on peut appeler un « OVNI politique », c’est-à-dire un objet volant non identifié sur la scène politique malienne. Parce qu'aliou Diallo est un homme d’affaires prospère. Il y a cinq ans, lors de la précédente présidenti­elle, il avait soutenu la candidatur­e de l’actuel chef de l'etat. Mais cette fois-ci, il s’est lancé lui-même dans la course, d’abord contre le même IBK. Et il a fait fort, parce que selon les tendances, il pourrait faire partie du quarté gagnant voire du tiercé - en tout cas le peloton de tête. Son thème de campagne a été l’alternance, rien que l’alternance, une éducation pour ces choix futurs.

Cheikh Modibo Diarra est lui un ancien Premier ministre. S’il fait partie des faiseurs de rois, il ne pourra rien décider au second tour sans son allié, détaille un autre ancien Premier ministre, Moussa Mara. Toujours en cas de second tour, sur le schéma du président sortant retrouvant son adversaire de 2013, il va falloir compter avec d’autres candidats comme Oumar Mariko, l’ancien ministre Amion Guindo ou encore un autre ancien Premier ministre, Modibo Sidibé.

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