Les récoltes céréalières menacées
La Corée du Nord a décrété hier la "mobilisation générale" pour sauver les récoltes menacées par une canicule extrême, alors que le pays est déjà aux prises avec des sanctions internationales sévères du fait de son programme nucléaire militaire. La sécheresse qui accompagne la canicule provoque une "catastrophe naturelle sans précédent", déclare Pyongyang.
"Ces températures élevées sont une catastrophe naturelle sans précédent, mais ne sont pas un obstacle insurmontable", écrit le journal officiel du parti, Rodong Sinmun, qui appelle à la mobilisation de "l'ensemble des capacités" pour remédier à la situation.
Le mercure atteint le niveau record des 40° Celsius dans certaines régions du Nord depuis la fin juillet, et certains signes laissent penser que la récolte de riz et de maïs, deux céréales qui ont besoin de beaucoup d'eau, en pâtira, écrit le journal du parti dans un éditorial de première page.
"La question de savoir si les bonnes conditions actuelles de récoltes, pour lesquelles la nation entière s'est investie sans compter jusqu'à présent, déboucheront sur une bonne année à l'automne, dépend de notre aptitude à surmonter la chaleur et la sécheresse", écrit Rodong Sinmun.
Des avertissements analogues lancés par les médias officiels ont servi par le passé à battre le rappel de l'aide humanitaire étrangère et à renforcer l'unité de la nation.
La mention d'une météo "sans précédent", et la série d'articles afférents laissent penser toutefois que la canicule en Corée du Nord risque de fragiliser un peu plus son aptitude à faire face à des catastrophes naturelles, analyse Kim Young-hee, transfuge du Nord qui est devenu conseiller économique de la société Korea Finance à Séoul.