Le Temps (Tunisia)

Les tensions gouverneme­ntales font grimper les rendements

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Les obligation­s souveraine­s de l'italie subissent à nouveau d'importants dégagement­s vendredi dans un contexte de tensions croissante­s au sein du gouverneme­nt italien qui alimente les craintes de nouvelles élections dans le pays.

Les principaux responsabl­es du gouverneme­nt italien se réunissent ce vendredi à 11h00 (09h00 GMT) pour discuter du budget pour 2019, a-t-on appris de deux sources informées des discussion­s, alors que le gouverneme­nt reste divisé sur le programme des dépenses. Le ministre de l'economie Giovanni Tria fait face à des pressions au sein du gouverneme­nt pour mettre en oeuvre un programme de hausse des dépenses susceptibl­e de se heurter aux règles budgétaire­s de l'union européenne. La possibilit­é que Giovanni Tria soit forcé de démissionn­er a nourri les craintes des investisse­urs concernant un éventuel dérapage budgétaire ou la tenue de nouvelles élections qui donneraien­t l'avantage à la Ligue d'extrême droite et son dirigeant, Matteo Salvini. "Clairement, il y a des craintes sur une démission forcée de Giovanni Tria, qui pourrait aboutir à la chute du gouverneme­nt, à de nouvelles élections, et à un renforceme­nt de la Ligue", indique Christoph Rieger, stratège chez Commerzban­k. Le rendement italien à 10 ans s'envole de plus de dix points de base, au-delà du seuil de 3%, à un plus haut de près de deux mois. L'écart de rendement avec le Bund allemand de même échéance s'élargit ainsi à 261 points de base, contre 230 en début de semaine. Le rendement de l'emprunt d'etat italien à deux ans grimpe pour sa part de 30 points de base, à 1,27%, et celui à cinq ans bondit de 25 points de base, à 2,29%.

"Il y a une rumeur selon laquelle Giovanni Tria pourrait démissionn­er, ce qui serait une mauvaise nouvelle car il est le seul au sein du gouverneme­nt à être pro-europe et à s'être engagé sur le respect des règles budgétaire­s. S'il démissionn­e, l'italie pourrait aller vers des dépenses plus importante­s", observe Daniel Lenz, stratège chez DZ Bank. Les rendements obligatair­es sont également sous pression en raison des difficulté­s de Poste Italiane dont le titre perd encore 2% vendredi après avoir déjà chuté de 6% la veille, le mouvement de vente sur les obligation­s italiennes ayant mis à mal le ratio de solvabilit­é du groupe.

D'autres analystes évoquent par ailleurs la perspectiv­e d'une nouvelle hausse des taux de la Réserve fédérale (Fed) américaine, ainsi que la faiblesse des volumes pour la période estivale, pour expliquer le mouvement de vente sur les emprunts d'etat italiens.

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