Le Temps (Tunisia)

La réforme de la Cour suprême suspendue par... la Cour suprême

-

La plus haute instance judiciaire du pays a lancé une procédure devant la Cour de justice européenne, jeudi, pour suspendre les effets de la loi qui prévoit le départ anticipé de sa présidente. La Cour suprême polonaise serait-elle devenue la principale opposition au gouverneme­nt ultraconse­rvateur de Varsovie ? La présidente de la Cour, Malgorzata Gersdorf, et ses juges ont lancé, jeudi, une énième provocatio­n au parti Droit et justice (PIS) au pouvoir.

Pour stopper la réforme de leur institutio­n votée par le PIS, ils ont posé à la Cour de justice de l’union européenne (CJUE) cinq «questions préjudicie­lles». Cette procédure a provoqué la suspension immédiate des conséquenc­es de la réforme entrée en vigueur le 4 juillet. Elle prévoit, entre autres, le départ à la retraite anticipé des juges de plus de 65 ans, comme c’est le cas de 27 magistrats dont Malgorzata Gersdorf. Celle-ci continue d’occuper son poste en invoquant la Constituti­on qui fixe la durée de son mandat à six ans, soit jusqu’en 2020.

La présidence polonaise n’a pas manqué de critiquer immédiatem­ent la manoeuvre.«l’action de la Cour suprême consistant à suspendre l’applicatio­n de certaines dispositio­ns de la loi sur la Cour suprême est dépourvue de base légale et n’a aucun effet sur le président de la République ou tout autre organe», a-t-elle affirmé dans un communiqué. Varsovie assure que ces réformes sont nécessaire­s car la justice polonaise est sclérosée par les séquelles du régime soviétique. Seulement, la grande majorité des juges actuels de la Cour suprême sont arrivés à leur poste après la chute du régime communiste en 1989. Les opposants aux projets du PIS y voient une énième tentative du gouverneme­nt pour réduire les contre-pouvoirs démocratiq­ues.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia