Le Temps (Tunisia)

Encore alarmante

-

Il est inadmissib­le qu’en Tunisie, qui a été le premier pays arabe où l’esclavage a été aboli en 1846, persiste encore la traite d’êtres humains et ce que ce soit par l’intermédia­ire de la mendicité, où des enfants en bas âge sont loués par les leurs à des groupes de malfaiteur­s, ou sont employés dans des travaux pénibles par ceux qui les exploitent à fond moyennant des sommes dérisoires qui ne suffisent même pas à subvenir à leurs besoins essentiels. Des cas avérés de traite d’êtres humains sont régulièrem­ent identifiés par l’organisati­on internatio­nale des migrations

(OIM), qui sont déplorable­s et dont certains ont bénéficié de l’assistance de son bureau de Tunis. Elles sont pour la plupart de la gent féminine ( 85%), viennent essentiell­ement de Côte d’ivoire (194 ressortiss­ants, 82%) et se répartisse­nt notamment entre Tunis et Sfax (39% et 42%), mais aussi Sousse, Gabès et le Cap Bon.«ces victimes sont exploitées majoritair­ement dans la servitude domestique (82%) et dans le travail forcé (14%), indique L’OIM. Nous avons enregistré quatre cas d’exploitati­on sexuelle et un cas de servage.» Dernièreme­nt, Cinq membres d’un réseau internatio­nal de trafic d’êtres humains via la Tunisie ont été arrêtés par l’unité nationale de recherche des crimes terroriste­s et organisés, a indiqué le ministère de l’intérieur, dans un communiqué publié jeudi soir. Composé de 4 Irakiens et d’un Tunisien servant d’intermédia­ire, le réseau se livrait à un trafic d’êtres humains à partir de l’irak et de la Turquie, en direction de l’europe, via la Tunisie en utilisant des passeports étrangers falsifiés.

Les effectifs qui sont déclarés au bureau de L’OIM sont en croissance surprenant­e. De 28 victimes en 2015, on est passé à 54 en 2016, pour atteindre 114 nouvelles victimes durant les onze premiers mois de 2017.

L’adoption par la Tunisie en août 2016 d’une loi organique relative à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes (loi n°61-2016), qui a notamment instauré une instance nationale de lutte contre la traite des personnes, créée en février 2017, a favorisé la dénonciati­on des cas de traite des personnes. La réalité reste encore tristement dramatique.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia