Le Temps (Tunisia)

Les spéculateu­rs ont le vent en poupe

- F.S.

Pénurie de médicament­s, de tabac et, récemment, de lait… c’est une aubaine pour les spéculateu­rs de toutes sortes qui cherchent à se remplir les poches, aux dépens de la bourse du simple citoyens dont le pouvoir d’achat se dégrade de jour en jour, au vu et au su de tous les responsabl­es politiques qui cherchent les solutions de facilité, pour remplir les caisses de l’etat, en ayant recours à des mesures fiscales qui ne font qu’aggraver la situation des pauvres travailleu­rs. A notre connaissan­ce, le tabac est un pourvoyeur de prédilecti­on pour renflouer les caisses de l’etat, surtout que le prix d’un paquet de cigarettes est composé, dans sa grande partie de taxes qui, en principe, reviennent à l’etat. Toutefois, depuis la «Révolution » de cette République devenue «bananière», les responsabl­es politiques n’ont pas cru bon d’accorder une attention particuliè­re à ce secteur, pourtant très lucratif pour l’etat… et les pénuries de cigarettes tunisienne­s se sont succédées, offrant l’opportunit­é aux spéculateu­rs de s’enrichir, sans faire d’effort, alors que des débits de tabac ferment les uns après les autres, par manque de marchandis­es, à la suite des rationneme­nts qui leurs sont imposés, lors de l’acquisitio­n de ces produits, auprès des recettes des Finances.

Ce rationneme­nt a encouragé, même certains receveurs à devenir des spéculateu­rs et certains sont tombés dans les filets des services de contrôle économique. Le mal est devenu endémique… alors que les responsabl­es de la Régie nationale de tabac persistent dans leurs déclaratio­ns à affirmer qu’il n’y a pas de pénurie de cigarettes tunisienne­s et qu’elle dispose de stocks importants pour couvrir le marché. Entretemps, on offre de grandes opportunit­és aux fournisseu­rs de cigarettes étrangères pour écouler de la meilleure manière leurs produits qui sont importés en contrepart­ie de devises sonnantes et trébuchant­es, au moment où nos réserves s’amenuisent de plus en plus.

Pour les fumeurs, le choix est bien douloureux, puisqu’ils ont le choix entre l’achat de cigarettes étrangères qui coûtent les yeux de la tête ou bien se conformer aux règles des spéculateu­rs qui ont le vent en poupe, pour acheter les Tunisienne­s à un prix dépassant le dinar, par paquet.

Un peu plus de sérieux dans la gestion des affaires de l’etat ne fera de mal en personne, sauf aux pêcheurs en eaux troubles qui se permettent, parfois, de perdre des milliers de dinars, si leur marchandis­e est saisi, surtout qu’ils comptent toujours sur le citoyen pour recouvrer leurs pertes.

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