De nombreuses insuffisances à l'index
Le professeur de droit Sadok Belaïd a réclamé de nouveau, hier, une révision radicale du système électoral en vigueur en Tunisie, prédisant «un avenir plus sombre que la période passée» au pays, en cas de son maintien en l’état.
Le professeur de droit Sadok Belaïd a réclamé de nouveau, hier, une révision radicale du système électoral en vigueur en Tunisie, prédisant «un avenir plus sombre que la période passée» au pays, en cas de son maintien en l'état. Intervenant lors d'un colloque sur le rôle de la femme dans la gestion des affaires locales, organisé par l'union nationale de la femme tunisienne (UNFT), à l'occasion de la Fête de la femme, le 13 août, Sadok Belaïd a accusé le système électoral actuel «d'avoir permis au mouvement Ennahdha de devenir le maître du jeu en matière politique, tirant les ficelles derrière les rideaux conformément à ses intérêts et ses convictions idéologiques», après avoir réussi à affaiblir son ex-allié dans ce jeu, le parti de Nidaa Tounès.
Intervenant lors d’un colloque sur le rôle de la femme dans la gestion des affaires locales, organisé par l’union nationale de la femme tunisienne (UNFT), à l’occasion de la Fête de la femme, le 13 août, Sadok Belaïd a accusé le système électoral actuel «d’avoir permis au mouvement Ennahdha de devenir le maître du jeu en matière politique, tirant les ficelles derrière les rideaux conformément à ses intérêts et ses convictions idéologiques», après avoir réussi à affaiblir son ex-allié dans ce jeu, le parti de Nidaa Tounès.
Il a rappelé que les partisans de la réforme électorale avaient présenté un projet dans ce sens au président de la République, à l’occasion de la fête de l’indépendance, le 20 mars dernier, et que le président l’avait favorablement accueilli, mais, aux dernières nouvelles, a-t-il dit, un autre projet a été élaboré, à sa place, conservant le système électoral actuel avec quelques modifications mineures dont la fixation du seuil de représentativité au parlement à 5% des voix, au lieu de 3%, c’est-àdire que la formation politique doit obtenir au moins 5% des voix aux élections législatives pour pouvoir siéger au parlement, outre l’augmentation du nombre des députés de manière à le porter à 231, contre 217 actuellement. Dans une communication tout aussi instructive concernant l’impact de l’institution de la parité dans l’amélioration de l’accès de la femme aux postes de décision et de gestion des affaires publiques, le journaliste Zied Crichène a montré, chiffres à l’appui, que les résultats sont plutôt médiocres, confirmant le hiatus entre la théorie et la pratique et l’insuffisance de se fier uniquement à la législation pour faire évoluer la société.
Ainsi, l’application de la parité dans les dernières élections municipales a permis d’obtenir une égalité entre les hommes et les femmes en matière du nombre des conseillers municipaux élus, cependant, au niveau de l’élection des présidents des municipalités, sur 345 municipalités, seulement 67 femmes ont été élues à ce poste, contre 278 hommes, sachant que la loi oblige les partis politiques à présenter les têtes de leurs listes à l’élection des présidents des municipalités. Autre chiffre instructif, au niveau des listes indépendantes qui ne sont pas obligées par la loi d’appliquer la parité, 97% des têtes de listes étaient des hommes.
Dans le gouvernorat de Tunis qui compte huit municipalités, 4 présidents sont des hommes et 4 sont des femmes. Il en va de même dans le gouvernorat de Médenine qui compte 8 municipalités dominées toutes par le mouvement Ennahdha, c’est-à-dire que la parité dans ce gouvernorat est le résultat d’une décision politique d’en haut. La présidente de L’UNFT, Mme Radhia Jerbi, s’est félicitée de la reconquête par L’UNFT de sa position précédente en tant que première organisation nationale féminine agissante, après l’affaiblissement qu’elle a connu, au lendemain de la révolution. Elle a mis l’accent sur l’adhésion de L’UNFT aux valeurs de la modernité et sa volonté d’oeuvrer à enrichir les droits et les acquis obtenus dans cette voie par la femme, à travers la consécration de l’égalité totale entre l’homme et la femme qu’elle a présentée comme étant le défi et l’enjeu principal pour l’organisation féminine.
Il a été annoncé à cette occasion la création de l’union maghrébine des femmes. Outre la forte assistance tunisienne, des déléguées des Unions féminines des autres pays maghrébins, Libye, Algérie, Maroc et Mauritanie assistaient au colloque organisé en collaboration avec l’union de la jeunesse du Sahel et du Sahara de Libye représentée à la rencontre par son président Khaled Ghouil.