Le Temps (Tunisia)

L'incertitud­e autour du Brexit pénalise la croissance

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L'incertitud­e qui entoure les conditions du Brexit pénalise la croissance de l'économie britanniqu­e, a déclaré hier le ministre des Finances, Philip Hammond, après la publicatio­n des chiffres du PIB pour le deuxième trimestre.

L'économie britanniqu­e a crû de 0,4% par rapport au premier trimestre, mais l'élan a été moins marqué qu'attendu en juin. Sur ce seul mois, le PIB n'a augmenté que de 0,1%, contre +0,3% en mai.

"A l'évidence, cette incertitud­e a un effet de dépréciati­on sur la croissance économique", a commenté Philip Hammond en marge d'un déplacemen­t dans le centre de l'angleterre. Plus vite l'incertitud­e sera levée, mieux cela sera pour l'économie du pays, a-t-il ajouté.

Même si la Première ministre britanniqu­e Theresa May dit toujours croire en la possibilit­é d'un "bon accord" avec les Européens, l'hypothèse d'une sortie sans accord du Royaume-uni de l'union européenne a gagné en intensité au coeur de l'été.

Le gouverneur de la Banque d'angleterre, Mark Carney, a indiqué le 3 août que le risque que la Grande-bretagne quitte L'UE sans accord était "désagréabl­ement élevé". Deux jours plus tard, le ministre du Commerce, Liam Fox, a estimé cette probabilit­é à 60-40 dans une interview au Sunday Times.

Or le calendrier presse: la date officielle du Brexit a été fixée au 29 mars prochain à 23h00 GMT, dans moins de huit mois.

La Commission européenne a prévenu que si Londres et les Européens ne parviennen­t pas à s'entendre sur un accord de retrait fixant les modalités du divorce (et notamment la question de la frontière entre la République d'irlande et l'irlande du Nord), il n'y aura pas de période de transition, ce délai supplément­aire de 21 mois qui courrait jusqu'à fin 2020 pour permettre une meilleure adaptation aux conséquenc­es de la sortie du Royaume-uni.

"Il est probable que nous aurons un accord commercial, je m'attends à ce que telle soit l'issue, mais j'admets qu'il existe une possibilit­é que cela ne se produise pas", a souligné Philip Hammond vendredi. Un sondage Yougov publié vendredi montre que 50% des Britanniqu­es estiment que dans l'éventualit­é d'une absence d'accord, un second référendum devrait être organisé afin que le peuple décide si le Royaume-uni doit ou non sortir de L'UE. Ils sont 25% à penser que la décision devrait alors appartenir au Parlement.

L'enquête, menée entre le 31 juillet et le 7 août auprès de 10.000 personnes, a été commandée par le collectif People's Vote, qui réclame un nouveau référendum.

Elle montre par ailleurs que 45% des personnes interrogée­s sont partisans d'un référendum quelle que soit l'issue des négociatio­ns en cours entre Londres et Bruxelles, contre 34% d'un avis contraire. Quant à l'opinion sur le Brexit lui-même, 40% des personnes interrogée­s se disent favorables à un maintien dans L'UE, 27% prônent une sortie sans accord et 11% soutiennen­t le plan exposé début juillet par Theresa May.

La Première ministre britanniqu­e a exclu à de multiples reprises d'organiser un nouveau référendum. Le 23 juin 2016, les électeurs britanniqu­es ont voté à 51,9% en faveur d'une sortie de L'UE.

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