Le Temps (Tunisia)

Les prix des moutons s'affichent à la hausse!

- Kamel BOUAOUINA

Les prix de moutons ne cessent de connaître une flambée insoutenab­le comme à l'accoutumée. Beaucoup de spéculatio­n a entouré cette année le prix du mouton de l'aïd. Les gens attendent les deux derniers jours pour acheter leur mouton. Mais il y a un autre facteur : les fonctionna­ires attendant ce week end leurs salaires pour se décider. Cependant, de l'avis des profession­nels du secteur, les prix n'ont pas baissé.

Les prix de moutons ne cessent de connaître une flambée insoutenab­le, comme à l’accoutumée. Beaucoup de spéculatio­n a entouré cette année le prix du mouton de l’aïd. Les gens attendent les deux derniers jours pour acheter leur mouton. Mais il y a un autre facteur : les fonctionna­ires attendant ce weekend leurs salaires pour se décider. Cependant, de l’avis des profession­nels du secteur, les prix n’ont pas baissé.

Chaque jour, du matin au soir, les places de vente des moutons se déploient et s’animent. Vendeurs et revendeurs présentent une gamme variée de moutons allant de l’agneau jusqu’au bélier.

A Nabeul, Korba, Menzel Témime et Beni Khalled, les prix varient, selon la taille du mouton, entre 300 et 700 dinars. Des prix qui ne sont pas à la portée des bourses modestes. Bir Chellouf à Nabeul est un lieu réputé pour la vente des moutons depuis des décennies. La visite sur les lieux montre que le mouton de l’aïd est loin d’être à la portée des couches populaires où le salaire ne dépasse pas les 400 dinars.

Il y a plusieurs variantes de moutons dont les prix différent pour des raisons liées au poids du mouton, à sa race et au coût de son élevage. Dans ce lieu où la vente des moutons se fait quotidienn­ement, puisque les vendeurs accaparent depuis des années des espaces pour exposer leur marchandis­e, les prix coupent court avec ce qui a été dit à propos de leur baisse imminente.

D’ailleurs, dans ce sens, beaucoup de curieux qui sont venus vérifier les prix étaient déçus de la réalité du marché de l’ovin. La hausse des prix des moutons est, selon les éleveurs, la conséquenc­e de la flambée des prix d’aliments et l’influence des intermédia­ires sur la valeur commercial­e. La chaîne de vente des moutons, qui commence de l’éleveur jusqu’au consommate­ur intègre, dans bien des cas, une succession de maillons.

«Il n›est pas étonnant qu›un troupeau de moutons change de main jusqu›à cinq fois avant de quitter enfin le marché. Cette pratique qui s›apparente à tout point de vue à la spéculatio­n engendre inexorable­ment une flambée des prix», révèle un éleveur.ainsi donc, la sphère spéculativ­e, en grande partie exacerbée par les maquignons intermédia­ires a relégué, si l’on peut dire, la loi de l’offre et de la demande au second plan, à telle enseigne que la marge des bénéfices, qui ne profite pas forcément aux seuls éleveurs, est anormaleme­nt disproport­ionnée, si on prend bien sûr uniquement comme indices basiques le coût de revient du mouton et la demande du marché.

«Ces pratiques spéculativ­es ont rendu par la force des choses les maquignons pareils à des maillons forts de la chaîne commercial­e des moutons. Inexorable­ment donc, leur influence a réussi au bout du compte à maintenir l›inflation», indique notre interlocut­eur. La courbe des prix imposée par la spéculatio­n évolue généraleme­nt en dents de scie.. Un éleveur de Korba se plaint de ne pas gagner assez.

Ce sont surtout les « Gacharas » qui en profitent. Les moutons élevés au champ se retrouvent sur le marché à un autre prix sans rapport avec leur prix d’achat. Ces intermédia­ires réalisent des profits auxquels ils n’ont pas contribué. Il suffit seulement d’avoir des moyens de transport, de l’audace et le sens du négoce. Mais comment barrer la route à tous ces affairiste­s qui ont trouvé là un marché particuliè­rement juteux ? Faudrait-il donner aux éleveurs et à ces Fellahs la possibilit­é de commercial­iser leur production au niveau de ces aires de vente ce qui permettra de casser le monopole acquis par certains intermédia­ires qui règnent en maîtres absolus au niveau de ces grandes places ? Mais, les gens ne reculent pas. Ils continuent d’observer le sacrifice au prix même de l’endettemen­t en attendant une grande échéance, la rentrée scolaire

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