Le Temps (Tunisia)

Je t'aime moi non plus !

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Depuis la tenue de son dixième congrès, en mai 2016, le mouvement d'ennahdha tente d'appliquer sa nouvelle règle relative à la séparation des volets politique et religieux ; ainsi, Ennahdha se présente désormais, à la Tunisie et au monde entier, comme un parti civil qui prône, non pas l'islam politique, mais l'islam démocratiq­ue. L'élection de Souad Abderrahim, ancien députée d'ennahdha à l'assemblée nationale constituan­te, à la tête de la municipali­té de Tunis a grandement aidé dans la propagande d'ennahdha qui a prouvé, au niveau internatio­nal du moins, qu'il milite réellement pour les droits de la femme et que grâce à lui, une femme a réussi à accéder, pour la première fois de l'histoire de notre pays, à ce poste en question.

Depuis la tenue de son dixième congrès, en mai 2016, le mouvement d’ennahdha tente d’appliquer sa nouvelle règle relative à la séparation des volets politique et religieux ; ainsi, Ennahdha se présente désormais, à la Tunisie et au monde entier, comme un parti civil qui prône, non pas l’islam politique, mais l’islam démocratiq­ue. L’élection de Souad Abderrahim, ancien députée d’ennahdha à l’assemblée nationale constituan­te, à la tête de la municipali­té de Tunis a grandement aidé dans la propagande d’ennahdha qui a prouvé, au niveau internatio­nal du moins, qu’il milite réellement pour les droits de la femme et que grâce à lui, une femme a réussi à accéder, pour la première fois de l’histoire de notre pays, à ce poste en question.

Toutefois, et loin des déclaratio­ns bipolaires du chef du mouvement, Rached Ghannouchi, et des bonnes intentions de ses dirigeants, Ennahdha a largement échoué au premier test de sa bonne intention avec l’incontourn­able épreuve des libertés individuel­les et de l’égalité successora­le ; alors que le mouvement islamiste a tout fait pour éviter de communique­r une position officielle et tranchée sur le rapport de la Commission des libertés individuel­les et de l’égalité (COLIBE), le président de la République a piégé ses propres alliés en dévoilant qu’ennahdha lui a adressé un courrier écrit officiel où il s’oppose au contenu du rapport en question.

La porte-parole de la présidence de la République, Saida Garrach, a confirmé les allusions du chef de l’etat en indiquant qu’ennahdha s’est dit opposé au principe de l’égalité successora­le même si il demeure ouvert au sujet des libertés individuel­les posé dans le même rapport.

Dans le même cadre, l’ancien ministre de l’agricultur­e et actuel député à l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP), Mohamed Ben Salem, a jeté de l’huile sur le feu en déclarant être totalement et foncièreme­nt opposé aux prises de position de son collègue et conseiller de Rached Ghannouchi, Lotfi Zitoun. Zitoun qui ne cesse de se distinguer par ses positions en faveur des libertés et de l’égalité, a été accusé par son collègue de vouloir faire cavalier seul ce qui prouve qu’ennahdha est profondéme­nt divisé sur cette question et qu’en dépit de toutes les bonnes intentions, le mouvement reste fidèle à ses idéologies de base.

Cependant, Lotfi Zitoun ne s’est pas laissé faire et a répondu fermement à Ben Salem en déclarant que ce dernier cherche ‘à créer une police d’opinion au sein d’ennahdha’ et que certaines parties au sein du mouvement cherchent à déformer les vérités alors que le rapport de la COLIBE fait toujours sujet de négociatio­ns et de discussion­s à Ennahdha.

Si pour certains ce petit clash peut être anodin, pour d’autres, il représente bien plus qu’une petite divergence interne ; le clash Ben Salem/zitoun prouve qu’ennahdha peine réellement à trouver son équilibre entre l’image qu’il veut prôner et l’image qu’il veut et doit propager sur le plan national et internatio­nal pour garantir sa survie alors que la situation mondiale lui est, de plus en plus, défavorabl­e.

Salma BOURAOUI

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