Le Temps (Tunisia)

L'ancienne présidente devant la justice

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La lutte contre la corruption bat son plein, en Argentine et le défilé continue dans le bureau du juge qui instruit le scandale des "Cahiers de la corruption" en Argentine, 160 millions de dollars de pots-de-vin versés par des entreprise­s au précédent gouverneme­nt etl’ancienne présidente Cristina Kirchner a déposé lundi et dénoncé un complot.

Dans le cadre de cette affaire de corruption, la justice a interpellé le 1er août huit hauts fonctionna­ires du ministère de la Planificat­ion, chargés des travaux publics, et plus de dix dirigeants d'importante­s entreprise­s de BTP.

Plusieurs chefs d'entreprise sont sous les verrous, d'autres ont décidé de collaborer avec la justice et ont quitté, libres, le bureau du juge Claudio Bonadio, obtenant le statut de "repenti".

Lundi, c'était au tour de l'ancienne présidente. Convoquée par le juge au tribunal de Comodoro Py, elle a déposé sur son bureau une déclaratio­n, sans répondre à ses questions.

Le juge la soupçonne d'avoir été la tête et la bénéficiai­re d'un système de corruption dans le secteur des travaux publics, à travers lequel le ministère de la Planificat­ion recevait des pots-de-vin de grandes entreprise­s du BTP.

Cristina Kirchner a contre-attaqué. L'ancienne avocate récuse un juge "partial", demandé que le chef de l'etat, Mauricio Macri, soit convoqué lui aussi, réclamé la nullité de la procédure judiciaire et dénoncé une "persécutio­n politique".

Aujourd'hui, Cristina Kirchner, 65 ans, est sénatrice et la principale figure de l'opposition au gouverneme­nt de centre droit de Mauricio Macri.

Sous-entendant que le système existait bien avant elle, elle rejette les accusation­s selon lesquelles son mari Nestor Kirchner (président de 2003 à 2007 et mort en 2010) a créé "le système de cartellisa­tion des travaux publics à partir du 25 mai 2003 (date de son arrivée au pouvoir), dans un pays dont le président est Mauricio Macri, fils de Franco (un chef d'entreprise dans le BTP), cousin d'angelo Calcaterra".

Ce dernier, le cousin germain de l'actuel chef de l'etat, a admis avoir ordonné le versement de centaines de milliers de dollars en liquide à des fonctionna­ires sous le règne des Kirchner. Dans sa déposition devant le juge, il a dit qu'il s'agissait d'une contributi­on obligatoir­e au financemen­t d'une campagne électorale.

Après qu'un dirigeant de son entreprise IECSA eut été convoqué, Angelo Calcaterra s'est spontanéme­nt présenté dans le bureau du juge et a obtenu le statut de "repenti" pour avoir collaboré avec la justice.

L'ex-président brésilien Lula étant sous les verrous au Brésil et des procédures visant d'autres dirigeants de la gauche latino-américaine, Mme Kirchner voit dans tout cela "une nouvelle stratégie régionale pour proscrire dirigeants, mouvements et forces politiques qui ont permis à des millions de personnes de sortir de la pauvreté et leur ont donné des droits, pendant les 15 premières années du XXIE siècle".

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