Le Temps (Tunisia)

L'écrivain britanniqu­e V.S. Naipaul décédé à 85 ans

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Les hommages se sont multipliés dimanche après l'annonce de la mort, à l'âge de 85 ans, de l'écrivain britanniqu­e V.S. Naipaul, prix Nobel de littératur­e en 2001.

Vidiadhar Surajprasa­d Naipaul peintre du déracineme­nt, des petites gens et des empires déclinants - est l'auteur de plus d'une trentaine d'ouvrages dans lesquels se mélangent fiction et réalité.

Sa disparitio­n est une "perte majeure pour le monde de la littératur­e", a tweeté le Premier ministre indien Narendra Modi. "On se souviendra de Sir VS Naipaul pour son oeuvre abondante, qui couvrait des sujets allant de l'histoire, à la culture, au colonialis­me, à la politique et bien d'autres encore". Né le 17 août 1932 dans les Antilles britanniqu­es, à Port d'espagne, la capitale de Trinité-et-tobago, d'une famille d'immigrés indiens, V.S. Naipaul avait étudié la littératur­e anglaise à l'université d'oxford avant de s'établir en Angleterre en 1953.

Il avait consacré une grande partie de sa vie à voyager et était devenu un symbole du déracineme­nt dans la société contempora­ine.

En lui décernant le prix Nobel en 2001, l'académie suédoise avait qualifié V.S. Naipaul d'"écrivain cosmopolit­e" et "tourmondis­te littéraire". Connu pour son franc-parler et ses déclaratio­ns controvers­ées, V.S. Naipaul s'était fâché avec l'écrivain Paul Theroux, avec qui il s'était finalement réconcilié. Ce dernier lui a rendu hommage, décrivant son ancien mentor comme "l'un des plus grands écrivains de notre époque". "Il s'en prenait à quiconque utilisait un cliché ou une phrase non réfléchie. Il était très scrupuleux dans son écriture, très sévère aussi", a déclaré Paul Theroux à l'agence Press Associatio­n.

Naipaul entretenai­t aussi des relations tendues avec l'écrivain britanniqu­e d'origine indienne Salman Rushdie.

"Nous avons été en désaccord toute notre vie, sur la politique, la littératur­e", a tweeté Salman Rushdie, ajoutant cependant qu'il était "triste comme si je venais de perdre un grand-frère bienaimé".

V.S. Naipaul, qui avait un jour déjà déclaré ne pas avoir de rival, avait provoqué plusieurs polémiques, en particulie­r par ses propos sur l'islam.

Il avait déclenché une controvers­e en soutenant la destructio­n en 1992 d'une mosquée par des fanatiques hindous, ce qui avait conduit à des émeutes dans tout le pays. Quelques années auparavant, l'auteur avait déclaré que l'islam asservissa­it et cherchait à éradiquer d'autres cultures.

Lorsque le prix Nobel lui avait été décerné, l'organisati­on islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (ISESCO) avait regretté l'attributio­n de ce prix à un écrivain connu, selon elle, "pour ses écrits préjudicia­bles à l'islam et aux musulmans". Naipaul s'en était aussi pris aux femmes, estimant qu'aucune écrivaine "n'était à sa hauteur" à cause de leur "sentimenta­lité".

L'une de ses oeuvres majeures reste son autobiogra­phie "Une maison pour Monsieur Biswas" en 1964, où le héros emprunte les traits du père de l'écrivain.

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