Le Temps (Tunisia)

La lutte contre la corruption s’essouffle ?

Le Temps – TAP – Les anciens, de n’importe quel pays qu’ils sont, nous ont laissé des proverbes et des maximes issus de leur expérience et de leur savoir-faire. L’une des maximes françaises dit : «Qui se sent morveux se mouche». Elle est, pratiqueme­nt, la

- F.S.

Le Temps – TAP – Les anciens, de n’importe quel pays qu’ils sont, nous ont laissé des proverbes et des maximes issus de leur expérience et de leur savoir-faire. L’une des maximes françaises dit : «Qui se sent morveux se mouche». Elle est, pratiqueme­nt, la même que le proverbe arabe « El Mejrab tehmezou mrafkou » (Le morveux a les coudes qui le poussent à gratter ses côtes).

Tentatives pour influencer la justice, surtout avec les détourneme­nts de la loi que saavent faire certains avocats, les dernières décisions de la Cour de cassation relatives à l’affaire de complot contre la sécurité de l’etat ont été expliquées d’une manière permettant de semer le doute dans les esprits des citoyens.

A cela s’ajoutent les dernières menaces de Chafik Jarrayaqui semblent avoir donné leurs fruits, surtout que le pays ne manque pas de corrompus dans ses instances dirigeante­s. Las d’être en prison, alors que d’autres, ses subalterne­s et ses mercenaire­s bénéficien­t de la liberté et dépensent les sous qu’il leur a donné en dessousde-table, il s’est insurgé et la justice civile semble avoir suivi le rythme, en cherchant à extirper le dossier qui est entre les mains des tribunaux militaires. Me Saber Bouatay, président du collectif de défense de l’ancien ministre de l’intérieur Najem Gharsalli, a indiqué que la Cour de cassation de Tunis a rejeté, jeudi, les décisions émises par la chambre d’accusation près la Cour d’appel de Tunis relative à l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’etat.

La chambre d’accusation près la Cour d’appel de Tunis avait décidé de transférer les accusés dans cette affaire, à savoir Chafik Jarraya, Najem Gharsalli, Imed Achour et Sabeurlaaj­ili devant les chambres criminelle et pénale du Tribunal militaire permanent de Tunis.

Dans une déclaratio­n, jeudi, à l’agence TAP, il a ajouté que la Cour de cassation a décidé de renvoyer le dossier de l’affaire devant la chambre d’accusation militaire près la Cour d’appel de Tunis pour réexaminer le dossier.

Il a, en outre, relevé que la Cour de cassation a également rejeté la décision de la chambre d’accusation relative au refus de la demande de remise en liberté du cadre sécuritair­e Imed Achour.

La Cour de cassation a examiné, jeudi, la décision de la chambre d’accusation près la Cour d’appel de Tunis relative à la comparutio­n de Chafik Jarraya et Najem Gharsalli devant la chambre criminelle militaire et à la comparutio­n de Imed Achour et Saberlaaji­li devant la chambre correction­nelle militaire, à la suite d’un pourvoi en cassation formé par le collectif de défense des quatre accusés dans cette affaire. Rappelons que l’homme d’affaire Chafik Jarraya a été arrêté, le 24 mai 2017, au cours d’une campagne menée par le gouverneme­nt contre des personnes suspectées de corruption, de

contreband­e et d’implicatio­n dans des réseaux de l’économie parallèle.

Des décisions d'assignatio­n à résidence ont été prises à leur encontre sur la base "d'informatio­ns prouvant leur implicatio­n dans des infraction­s susceptibl­es de menacer dangereuse­ment la sécurité et l'ordre public", selon le ministère de l’intérieur.

Par ailleurs, le Parquet militaire a diligenté, fin mai 2017, une enquête contre Chafik Jarraya et délivré un mandat de

dépôt à son encontre. Il est accusé d’"atteinte à la sûreté de l’etat", "trahison" et "intelligen­ce avec une puissance étrangère en temps de paix". Selon le Parquet militaire l’enquête a été ouverte à la suite de plaintes parvenues au Parquet militaire accusant Chafik Jarraya d’avoir commis "des actes de nature à porter atteinte à la sûreté de l’etat". Il est, aussi, accusé de malversati­on.

Dans le cadre de la même affaire, un mandat d’amener a été émis à l’encontre de l’ancien

ministre de l’intérieur Najem Gharsalli. Il avait d’abord entendu en tant que témoin en sa qualité d'ancien ministre de l'intérieur dans cette affaire dans laquelle sont aussi accusés des cadres sécuritair­es dont Saber Laajili (ancien directeur général de l’unité nationale d’investigat­ion dans les crimes de terrorisme d’el Gorjani) et Imed Achour (ancien directeur général des services spécialisé­s du ministère de l’intérieur).

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Labidi, Jarraya et Gharsalli seront-ils blanchis de tous leurs méfaits ?

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