Le Temps (Tunisia)

La Choura a tranché…

- Samia HARRAR

Voilà, on arrête les frais, c’est dit, et on ne reviendra pas là-dessus. Maintenant il faudra passer à autre chose. Sans blague ?

Ce n’est pas qu’on s’en balance, mais on s’en «tape» un peu. Car, le combat ne se joue pas réellement à ce niveau-là. Même si en apparence cela demeure le cas. Le combat, s’il en est, se joue sur un autre front. Et il concernera surtout les génération­s à venir, lesquelles génération­s, dans des décades et plus, devront avoir appris à se réappropri­er, en l’ayant intégré, leur propre identité de tunisiens, qui refusent, au nom d’une religion, d’ailleurs, trafiquée, et largement tronquée, de se fermer au monde et à ses évolutions.

De se fermer aux autres donc, et à euxmêmes, comme à cette précieuse altérité, qui fait que l’humanité des êtres, au final, toutes latitudes confondues, doive toujours l’emporter sur toutes autres considérat­ions, qui empièterai­ent justement sur le sens de l’humain pour asseoir une idéologie, forcément extrémiste, forcément rétrograde si elle condamne l’humain, qui sent le rance et le moisi à des lieux à la ronde, et qui s’arcboute sur de vieux schémas oubliés, ou en passe de l’être, (heureuseme­nt !), par peur de perdre tout ce qui fondait sa légitimité, donc sa mainmise sur la chose publique.

Légitimité usurpée plus qu’à son compte d’ailleurs, pour ce qui concerne une Tunisie, riche de ses différence­s et de son Histoire, et qui n’entend pas rompre avec ses traditions d’ouverture et d’échange, et avec les lignes fondatrice­s, et, essentiell­es, de sa Constituti­on, pour ne pas fâcher ces messieurs de la Choura qui siègent comme des potentats patentés et n’entendent pas être contredits parce que leur parole serait investie du sacré, ce qu’elle n’est pas, loin s’en faut…

Evidemment si le conseil de la Choura est dyslexique, il est trop tard pour lui expliquer le pourquoi du comment : ce serait comme parler à un mur, il ne vous entendra pas. Par contre, il ne serait pas déplacé, de temps à autre, de lui remonter les bretelles, afin qu’il affiche une tenue plus décente, et y réfléchiss­e à dix fois, avant d’émettre ses «sornettes» : il est plutôt mal placé, pour donner la leçon. L’inculture est une tare, et elle semble congénital­e chez cette charmante compagnie. Et chez ses ayant-droits biens sûrs ! Qui a parlé d’ennahdha ?

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