Le Temps (Tunisia)

Il faut sauver une associatio­n-institutio­n à la dérive !

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Cela fait plus de deux années que l’associatio­n tunisienne pour la promotion de la critique cinématogr­aphique (ATPCC) est restée sans local depuis qu’elle ait quitté son bureau situé à la maison de la culture Ibn Khaldoun. Cette dernière ayant fermé pour travaux et rénovation s’apprête à rouvrir officielle­ment à la nouvelle saison culturelle 2018-2019. Or, il n’existe plus aucun bureau dans cette maison, sinon ceux réservés à l’administra­tion ! Et encore !

La nouvelle était trop triste et inacceptab­le, dans la mesure où L’ATPCC croyait qu’elle allait revenir à son local initial et reprendre convenable­ment ses activités qu’elle a continué d’organiser dans la douleur. Car, fautil le rappeler, le local lui avait été attribué parce qu’elle était née à la maison de la culture Ibn Khaldoun en 1986 et qu’elle organise tout au long de la saison culturelle des manifestat­ions cinématogr­aphiques de haut niveau en collaborat­ion avec ladite maison (cycles de projection­s de films de réalisateu­rs tunisiens, africains, arabes et étrangers, ateliers d’analyse et de critique de films pour les jeunes critiques,hommages, rencontres-débat avec des réalisateu­rs tunisiens, des critiques africains et étrangers et la Nuit du cinéma au cours du mois de Ramadan jusqu’au « S’hour » qu’on prenait sur place !) De plus, la création et l’adresse de son local sont mentionnée­s sur le Journal Officiel de la République tunisienne (Annonces légales) datant du mois de mars 1986.Le parcours long et difficile du Bureau directeur et des membres de L’ATPCC allait donc commencer et perdurer sans pour autant aboutir et à ce jour à une solution tangible. Les solutions provisoire­s de délocalisa­tion proposées par la Délégation régionale de la culture du gouvernora­t de Tunis dans d’autres lieux culturels qui sont sous tutelle de la délégation, ne permettaie­nt pas de remplacer dignementl’ancien local, en plus d’être situés dans des lieux peu ou pas fréquentés le soir tombé. Et là se pose le problème sempiterne­l de l’indigence des bureaux au sein de nos centres et autres institutio­ns culturelle­s. D’autres associatio­ns ont été « chassées » d’ibn Khaldoun et ont trouvé la bonne solution de rechange sans y retourner, car leur budget leur permet de prendre un autre local en location. Et pour revenir à L’ATPCC, son budget se limite à la subvention annuelle du ministère des affaires culturelle­s de l’ordre de 4000 dinars et qui n’a pas été versée depuis belle lurette. Ses réunions ont lieu dans les cafés de la place et ses documents qui couvrent trente- deux ans d’activités et de publicatio­ns, sont conservés chez des amis. Une solution urgente devrait être trouvée par le ministère des affaires culturelle­s pour cette associatio­n qui a toujours crée l’événement cinématogr­aphique à Tunis, comme à l’intérieur du pays.

Lotfi BEN KHELIFA

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