Bas les masques !
Le conseil de la Choura du mouvement d'ennahdha s'est réuni les 25 et 26 août pour étudier les dernières évolutions politiques et sociales du pays. A l'issue de cette réunion, la Choura a publié un communiqué, signé par son président Abdelkrim Harouni, où il a présenté, en six points, sa position par rapport à ce qui se passe dans le pays.
Avant d'exprimer son inquiétude face à la détérioration économique et ses retombées sur le quotidien des citoyens et d'appeler le gouvernement à exécuter les grandes réformes économiques en consultant les experts, les partis politiques et les organisations nationales, le mouvement islamiste a renouvelé son attachement au consensus rappelant que, depuis la suspension du Pacte de Carthage dans sa nouvelle version, le pays va de crise en crise.
Le conseil de la Choura du mouvement d’ennahdha s’est réuni les 25 et 26 août pour étudier les dernières évolutions politiques et sociales du pays. A l’issue de cette réunion, la Choura a publié un communiqué, signé par son président Abdelkrim Harouni, où il a présenté, en six points, sa position par rapport à ce qui se passe dans le pays.
Avant d’exprimer son inquiétude face à la détérioration économique et ses retombées sur le quotidien des citoyens et d’appeler le gouvernement à exécuter les grandes réformes économiques en consultant les experts, les partis politiques et les organisations nationales, le mouvement islamiste a renouvelé son attachement au consensus rappelant que, depuis la suspension du Pacte de Carthage dans sa nouvelle version, le pays va de crise en crise.
Avec le troisième point de son communiqué, Ennahdha a marqué une nouvelle tournure en ce qui concerne le maintien du gouvernement actuel et de son chef, Youssef Chahed. Lâché par la majorité des signataires du pacte de Carthage, Chahed bénéficiait, il y a quelques mois de cela, du soutien d’ennahdha qui défendait la stabilité politique jusqu’à ce que son conseil de la Choura en décide autrement ; pour Ennahdha, le soutien du gouvernement est aujourd’hui mis au conditionnel puisque que cela dépendra des intentions de Youssef Chahed et de ses ministres.
En effet, et s’ils souhaitent continuer à bénéficier du soutien d’ennahdha, Youssef Chahed et son équipe devraient s’engager à ne pas se présenter aux élections de 2019. Dans une déclaration médiatique, Abdelkrim Harouni a expliqué que cette condition est dans l’intérêt de Chahed qui doit diriger un pays traversant une situation exceptionnelle. En ‘préservant’ le chef du gouvernement d’une campagne électorale en vue des élections de 2019, Ennahdha l’épargnerait, en réalité, d’une guerre très rude pour quelqu’un d’aussi inexpérimenté que lui. En somme, Ennahdha veut continuer à soutenir Chahed, mais ne veut surtout voir en ce dernier une menace électorale dans un an.
Par ailleurs, le communiqué de la Choura est revenu sur le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (COLIBE), et plus précisément la question de l’égalité successorale que le président de la République compte présenter prochainement à l’assemblée des représentants du peuple, en expliquant être catégoriquement opposé à tout amendement qui s’oppose à la Constitution, aux textes coraniques et aux dogmes de l’islam. Ennahdha s’est dit engagé envers la volonté du peuple qui demeure engagé envers sa religion (l’islam) et ses principes et que, de ce fait, les textes sont clairs et doivent continuer à être appliqués de la même manière.
La prise de position d’ennahdha, bien que prévisible, vient remettre en question les intentions de ce mouvement qui, depuis son dixième congrès, fait tout pour prouver qu’il est devenu un parti civil et qu’il a remplacé l’islam politique par l’islam démocratique ; avec le refus de l’égalité de l’héritage, Ennahdha a prouvé qu’il n’a finalement jamais changé de ligne politique et que son côté religieux et conservateur finit toujours par reprendre le dessus.