Le Temps (Tunisia)

L’UGTT réclame des augmentati­ons salariales supérieure­s à celles de 2015

La réunion tenue mardi entre une délégation gouverneme­ntale composé de cinq ministres, dont ceux des Finances et des Affaires sociales, du gouverneme­nt et une délégation syndicale conduite par le secrétaire général-adjoint de l’union Générale Tunisienne d

- Walid KHEFIFI

Négociatio­ns sociales dans le secteur public

La centrale syndicale et le gouverneme­nt dévoileron­t leurs propositio­ns relatives aux majoration­s salariales lors d’une réunion prévue demain

La réunion tenue mardi entre une délégation gouverneme­ntale composé de cinq ministres, dont ceux des Finances et des Affaires sociales, du gouverneme­nt et une délégation syndicale conduite par le secrétaire général-adjoint de l’union Générale

Tunisienne du Travail (UGTT) chargé de la fonction publique, dans le cadre des négociatio­ns sociales dans le secteur public, n’a pas abouti à des résultats concrets. Les deux parties se sont contentées, à cette occasion, de présenter leurs propositio­ns en ce qui concerne le mode de calcul du taux des augmentati­ons salariales, au titre des années 2017, 2018 et 2019.

L’UGTT a proposé, lors de cette rencontre, la prise en considérat­ion de plusieurs paramètres, dont le taux d’inflation, les taux de croissance­s prévues au cours des prochaines années et le glissement du dinar par rapport aux devises fortes (l’euro et le dollar essentiell­ement), qui a causé un renchériss­ement de produits importés.

«L’inflation tourne autour de 8%, soit presque le double du taux enregistré en 2015, et le dinar s’est déprécié d’environ 40% par rapport à l’euro, tandis que le taux de croissance du produit intérieur brut est sur une courbe ascendante. «Au regard de ces paramètres, nous réclamons des augmentati­ons salariales supérieure­s à celles de 2015», a déclaré le secrétaire général-adjoint de L’UGTT chargé de la fonction publique, Hfaïedh Hfaïedh.

Les représenta­nts du gouverneme­nt ont, quant à eux, évoqué les fortes pressions

qui subissent les finances publiques en raison des coûts liés aux subvention­s des produits de base et des hydrocarbu­res et la masse salariale qui dépassé 14 % du PIB, soit l’une des plus élevées au monde.

Les deux parties ont finalement convenu de tenir une nouvelle réunion le vendredi 31 août pour avancer leurs propositio­ns respective­s relatives au taux des augmentati­ons salariales. En 2015, le gouverneme­nt et la centrale syndicale avaient conclu un accord prévoyant une première augmentati­on d’un montant situé entre 100 et 120 dinars, selon les catégories, sur deux ans (2015 et 2016) et une deuxième sous forme d’indemnité spécifique variant de 105 à 150 dinars échelonnée sur trois ans (2016, 2017 et 2018). Au total, les fonctionna­ires et les salariés des entreprise­s publiques ont ainsi bénéficié d’augmentati­ons allant 205 dinars à 270

dinars.

A noter que le secrétaire général de L'UGTT, Noureddine Taboubi, avait déploré, vendredi dernier de «grandes tergiversa­tions» du gouverneme­nt qui empêchent la signature d’un accord sur la majoration des salaires des fonctionna­ires et des salariés des entreprise­s publiques.

Le président du gouverneme­nt, Youssef Chahed, et le secrétaire général de la centrale syndicale, ont signé le 10 juillet l’accord-cadre qui fixe les contours de ces négociatio­ns devant aboutir à la majoration des salaires des fonctionna­ires et des salariés des diverses catégories des établissem­ents publics (Offices, établissem­ents publics à caractère industriel et commercial, établissem­ents publics à caractère administra­tif). L’accord-cadre prévoit des négociatio­ns couvrant les années 2017, 2018 et 2019 et qui devraient prendre fin le 15

août prochain.

La signature de cet accord-cadre fait suite à l’obtention du feu vert du groupement du secteur public relevant de L’UGTT pour mener «à titre exceptionn­el» des négociatio­ns centralisé­es aussi bien dans le secteur public que dans la fonction publique. Ce groupement s’était jusque-là attaché à des négociatio­ns non-centralisé­es, c'est-à-dire des négociatio­ns «au cas par cas» se déroulant entre la direction et le syndicat de base de chaque établissem­ent public. Finalement, le groupement du secteur public a accepté la propositio­n du gouverneme­nt à condition que les négociatio­ns concernent l’aspect réglementa­ire (formules de recrutemen­t, durée de la période stage, procédures de titularisa­tion, sécurité profession­nelle etc) et ne se limitent pas uniquement à l’aspect financier.

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