Khamenei ne compte plus sur l’europe
• Chasse aux «espions» et aux cellules terroristes
• Chasse aux «espions» et aux cellules terroristes
Le guide suprême de la Révolution iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré hier que Téhéran devrait "abandonner ses espoirs" de voir les pays européens sauver l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, après le retrait américain de ce traité international en mai dernier.
Il n'a pas exclu que son pays renonce à cet accord. "L'accord nucléaire est un moyen, pas un but, et si nous constatons qu'il ne sert pas nos intérêts nationaux, nous pouvons l'abandonner", a déclaré Ali Khamenei lors d'une réunion avec le président Hassan Rohani et le gouvernement, selon son site internet officiel.
Le guide suprême a ajouté que Téhéran n'entendait pas négocier, à quelque niveau que ce soit, un nouvel accord avec les responsables américains en raison de leur "indécence" et de leur "hostilité".
Par ailleurs, selon le ministre iranien des Renseignements, Mahmoud Alavi, des dizaines d'«espions» ont été arrêtés par l'iran. Le ministre du Renseignement explique que son pays est la cible de tentatives de déstabilisation. Mahmoud Alavi, qui a accordé un entretien à la télévision d'etat, a indiqué par ailleurs que les autorités avaient entrepris une campagne visant à empêcher les binationaux à occuper des fonctions officielles.
Le ministre iranien des Renseignements n'a pas précisé sur quelle période ces «espions» ont été arrêtés ni pour quel pays ils travaillaient.
«Nous avons arrêté de nombreux espions et traîtres travaillant dans les centres sensibles et nous surveillons d'autres», a déclaré le ministre des Renseignements. «A la fois financièrement et par d'autres moyens, nos ennemis tentent d'obtenir des informations sur notre pays», a affirmé Mahmoud Alavi lors d'une interview accordée à la télévision d'etat.
Les binationaux exclus des postes officiels et des «cellules terroristes» démantelées
Ces dernières années, l'iran a exécuté plusieurs personnes condamnées pour espionnages au profit d'israël ou encore les Etats-unis. «Heureusement, notre section de contre-espionnage est l'une des plus fortes de notre ministère», a ajouté Mahmoud Alavi. Le ministre du Renseignement iranien a par ailleurs indiqué que les autorités avaient engagé une campagne pour que les citoyens ayant la double nationalité n'occupent plus de fonction officielle, ce qui est interdit par la loi. Enfin, il a ajouté que 230 cellules terroristes, qui voulaient mener des opérations armées, ont été démantelées par les autorités depuis un an. «Nous avons réussi à déjouer des attaques visant les universités et le métro» de Téhéran, a déclaré le ministre des Renseignements, ajoutant qu'à l'époque ses services n'avaient pas donné d'informations sur ces tentatives d'attaques. Enfin, il a ajouté que le groupe Etat islamique restait une menace pour l'iran. Une vague d'arrestation qui vise aussi l'appareil d'etat selon Mahnaz Shirali
Selon Mahnaz Shirali, spécialiste de l’iran et directrice d’études à l’institut des sciences et de théologie des religions de Paris, la vague d’arrestation est nettement plus importante que ce qui a été annoncé par les autorités et elle vise aussi bien l’appareil d’etat que la société civile.