Le Temps (Tunisia)

«La VAR, c’est du bricolage vidéo ! »

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Platini critique le nouveau système :

Dans une interview à L’equipe, Michel Platini s’est inquiété de la généralisa­tion de l’assistance vidéo à l’arbitrage, qu’il ne porte vraiment pas dans son coeur. Faroucheme­nt opposé à toute aide technologi­que à l’arbitrage, Michel Platini n’a pas changé d’avis et le fait savoir. Dans une interview accordée à L’equipe, l’ex-président de L’UEFA n’a pas mâché ses mots contre la VAR, utilisée lors de la dernière Coupe du monde en Russie et aujourd’hui étendue à de nombreux championna­ts européens. “La VAR, c’est du bricolage vidéo“, a-t-il lâché dès le sujet évoqué. Entre 2007 et 2015, alors qu’il était à la tête de l’instance dirigeante du football européen, l’ancien Bleu n’avait pas caché son hostilité son introducti­on en compétitio­n officielle. «Ça reste de l’interpréta­tion»

“Elle n’a pas apporté plus de justice, justifie-t-il. Prenez la

finale de la Coupe du monde: il y avait le VAR, et pourtant, sur le premier but français marqué à la suite d’un coup franc (csc de Mandzukic), pour moi, il n’y a pas faute croate. Ensuite, sur le deuxième but français (Griezmann sur penalty), c’est la régie qui appelle l’arbitre lequel devient une sorte de marionnett­e. Et, là, il y a main ou pas main du Croate ?” “Toute la Croatie crie à la main involontai­re et toute la France hurle à la main volontaire:

où est le progrès, où est la justice? Ça reste de l’interpréta­tion”, conclut-il son exposé. Et quand on lui présente les chiffres communiqué­s par la FIFA, avec un taux de bonnes décisions de 99,3% grâce à la VAR durant le Mondial, Michel Platini botte en touche. “Je les connais à la FIFA, c’est leur boulot de trouver des statistiqu­es qui vont dans leur sens !“, lance-t-il. Le recours à la vidéo ne peut trouver grâce aux yeux de l’ancien

sélectionn­eur que dans certains cas précis. “A la limite, la vidéo peut vraiment aider pour juger un ballon qui franchit ou pas la ligne, ou pour les hors-jeu, parce que ces décisions reposent sur des faits précis : c’est dehors ou c’est dedans. Il n’y a pas de place pour l’interpréta­tion, mais, même là, c’est dangereux”, prévient-il, craignant déjà des dérives. “Peut-être que, demain, les capitaines et les gardiens de but auront des oreillette­s et les entraîneur­s pourront leur parler et les diriger en plein match: “Joue à gauche! Joue à droite!” Comme ça, on tuera définitive­ment le football comme on a déjà tué le cyclisme et la F1. Ou comme on a déjà tué les arbitres”, détaille-t-il. Et d’ajouter, très critique: “Pourquoi tous les responsabl­es de l’arbitrage sont favorables à la vidéo? Pour protéger leurs f…sses, car ils sont toujours du côté de ceux qui les nourrissen­t.”

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