Le Temps (Tunisia)

Une situation qui aurait pu faire bien plus de dégâts

- Rym BENAROUS

En préparant leurs vacances d'été, ils ont beaucoup hésité. Cette année, encore plus que les autres années, ils ont longuement hésité entre rentrer au «bled» et passer quelques semaines dans ce pays en pleine mutation dont ils n'ont pas d'échos satisfaisa­nts et qu'ils ne reconnaiss­ent presque plus, ou choisir une autre destinatio­n, moins houleuse mais qui ne porte pas l'empreinte de leurs aïeux.

L'amour de la patrie l'a emporté au final et ils ont décidé de passer leurs vacances en Tunisie parmi les leurs et de vérifier, par eux-mêmes, si tout ce qui se dit de négatif sur le pays est vrai.

En préparant leurs vacances d'été, ils ont beaucoup hésité. Cette année, encore plus que les autres années, ils ont longuement hésité entre rentrer au «bled» et passer quelques semaines dans ce pays en pleine mutation dont ils n'ont pas d'échos satisfaisa­nts et qu'ils ne reconnaiss­ent presque plus, ou choisir une autre destinatio­n, moins houleuse mais qui ne porte pas l'empreinte de leurs aïeux.

L'amour de la patrie l'a emporté au final et ils ont décidé de passer leurs vacances en Tunisie parmi les leurs et de vérifier, par eux-mêmes, si tout ce qui se dit de négatif sur le pays est vrai. Leur décision précise, ils ont dû par la suite choisir le moyen de transport qui les fera rejoindre leur rive de la Méditerran­ée dans ce pays qui, jusqu'à un passé très proche, sentait le jasmin et portait le doux parfum de leurs souvenirs d'enfance. Alors, avion ou bateau ? En consultant les différente­s offres de la Compagnie nationale d'aviation Tunisair, il est clair que ce choix s'avérait hors de prix surtout pour les familles nombreuses. A ce prix-là, nombreux se sont désistés et ont préféré passer leurs vacances dans un pays qu'ils n'ont jamais visité.

Les autres, les résistants, ont fait-fi des prix exagérés de la Gazelle nationale et ont tenu bon. Certains ont pris leurs billets quand d'autres ont préféré l'option bateau et quoi de mieux pour encourager l'économie nationale que de voyager à bord d'un navire de la flotte tunisienne. Si le départ s'est passé sans trop de désagrémen­t, certains ont malheureus­ement vécu un calvaire au retour. Il s'agit bien évidemment de ceux qui ont été pris en otage dimanche au port de la Goulette, à cause d'une grève organisée par le personnel navigant de la Compagnie Tunisienne de Navigation (CTN). Certes, ils affirment avoir envoyé un préavis de grève et certes ils ont retardé leur grève de quelques semaines, mais empêcher un bateau de quitter le port, la veille de la rentrée scolaire, est-ce là une bonne idée ?

Certes, on pourrait trouver mille et une raisons à leur mouvement de grève mais n'est-ce pas justifier l'injustifia­ble, quand on se permet de défendre le fait d'avoir empêché près de 2500 personnes de rejoindre leurs foyers et des enfants leurs écoles ?

Des parents angoissés à l'idée de voir leurs enfants rater leur premier jour d'école, des personnes fragiles secourues par le SAMU arrivé en urgence sur place, des adultes sur les nerfs à cause de cette grève infernale, des klaxons assourdiss­ants, le gouverneme­nt endossant encore une fois le rôle de pompier et l'armée appelée à la rescousse pour dénouer la situation. Voici en gros le résumé de ce qui s'est passé lors de ce désolant épisode. Jusqu'à quand subira-t-on de tels cauchemars ? Jusqu'à quand le gouverneme­nt proposera-t-il des solutions temporaire­s pour des situations qui risquent de dégénérer à tout moment ? Jusqu'à quand les citoyens seront-ils pris en otage ?

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