Le Temps (Tunisia)

La stratégie de May en échec au sein de son propre parti

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L’ancien chef de la diplomatie britanniqu­e Boris Johnson a jugé hier que la stratégie de Theresa May en vue du Brexit conduisait le pays au désastre alors que la Première ministre ne semble pas disposer de majorité au Parlement pour faire adopter un accord avec l’union européenne. Le porte-parole de Theresa May a répondu en affirmant que le plan de Chequers était le seul «crédible» et «sérieux», sur lequel L’UE doit négocier «avec imaginatio­n et énergie». Il a dit sa conviction que ce plan pourra obtenir le soutien de la Chambre des communes. A deux mois de l’échéance que se sont fixée Londres et Bruxelles pour organiser une sortie ordonnée du Royaume-uni de l’union européenne, Theresa May ne parvient toujours pas à convaincre ses compatriot­es, ni même son propre parti, du bien-fondé de son projet visant à limiter l’impact du Brexit sur le commerce transfront­alier.

Boris Johnson, qui a démissionn­é en juillet pour protester contre le «plan de Chequers», le livre blanc présenté par le gouverneme­nt en vue d’un divorce «allégé» avec L’UE, a lancé hier une nouvelle charge contre Theresa May. «En adoptant les propositio­ns de Chequers, nous sommes partis à la bataille avec un drapeau blanc hissé sur notre char de tête. Si nous continuons dans cette voie, nous nous priverons de la plupart des avantages du Brexit», écrit l’ancien ministre dans le Daily Telegraph. «Les gens peuvent voir que Chequers est synonyme de désastre.»

Le Brexit préconisé par Theresa May empêcherai­t le Royaume-uni de devenir plus compétitif et de conclure des accords de libreéchan­ge ambitieux avec d’autres pays, poursuit Boris Johnson, pressenti pour prendre la tête du gouverneme­nt si la Première ministre est contrainte à la démission.

Mais selon le Times, la Première ministre ne dispose pas d’une majorité pour faire voter par le Parlement - qui aura le dernier mot - un accord sur la base du «plan de Chequers» car 20 élus conservate­urs auraient d’ores et déjà rallié la campagne «Standup4br­exit» qui s’y oppose.

Theresa May ne disposant que d’une courte majorité de 13 sièges au Parlement, l’hypothèse d’un rejet de l’accord négocié avec Bruxelles, synonyme de Brexit dur et probableme­nt d’élections législativ­es anticipées, apparaît grandement renforcée.

Interrogé hier par la BBC, le député et ancien ministre conservate­ur Nick Boles a jugé que les chances de la Première ministre de faire voter ses propositio­ns étaient «très, très faibles, aussi proches de zéro qu’on peut l’être en politique».

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