Le Temps (Tunisia)

Russes et Iraniens prônent le "nettoyage" d'idlib

-

Les ministres des Affaires étrangères russe et iranien ont réaffirmé chacun de leur côté, hier, la nécessité d’une offensive des forces gouverneme­ntales syriennes contre la province d’idlib, dernier grand bastion rebelle en Syrie.

A Moscou, Sergueï Lavrov a estimé devant des étudiants que le statu quo dans la province d’idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, ne pouvait pas «durer indéfinime­nt» et que le président Bachar al Assad avait le droit de «liquider les terroriste­s» sur son territoire, rapporte l’agence Interfax.

En visite à Damas une semaine après celle de son homologue de la Défense, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, qui doit être reçu dans la journée par le président Assad, a déclaré de son côté que la province d’idlib devait être «nettoyée».

«Tout le territoire syrien doit être sécurisé ; toutes les communauté­s et tous les groupes devraient entamer ensemble la reconstruc­tion du pays et les déplacés devraient rentrer chez eux», a dit le ministre, selon des propos rapportés par l’agence iranienne Fars.

«Les terroriste­s qui restent à Idlib doivent être éliminés et la région ramenée sous le contrôle du peuple syrien», a-t-il poursuivi.

L’onu estime à 10.000 le nombre de terroriste­s présents dans la province d’idlib, principale­ment liés à l’ex-front al Nosra et à Al Qaïda, deux organisati­ons classées comme terroriste­s par les pays occidentau­x, au milieu d’environ trois millions de civils et de rebelles plus modérés, principale­ment soutenus par la Turquie.

Les présidents, russe, iranien et turc Vladimir Poutine, Hassan Rohani et Recep Tayyip Erdogan - participer­ont vendredi prochain à Téhéran à un sommet qui devrait être largement consacré à la situation en Syrie.

Crainte d’attaque chimique

Vendredi, le secrétaire d’etat américain Mike Pompeo a déclaré que les Etatsunis considérer­aient une offensive des forces gouverneme­ntales contre Idlib comme une «escalade d’un conflit déjà dangereux».

Il a souligné que les Etats-unis répondraie­nt à toute attaque chimique qui serait lancée par les forces de Damas.

La France a dit redouter une «catastroph­e». Il y a dix jours, le général Igor Konachenko­v, porte-parole du ministère russe de la Défense, a accusé les rebelles syriens de préparer une attaque chimique dans la province d’idlib pour en accuser ensuite le gouverneme­nt de Damas, ce qui donnerait ainsi un prétexte aux Occidentau­x pour frapper les positions de l’armée syrienne.

L’iran et la Syrie ont signé il y a huit jours un accord de coopératio­n militaire à l’occasion de la visite à Damas du ministre iranien de la Défense, Amir Hatami. Aux termes de cet accord, l’iran va maintenir sa présence militaire en Syrie. Pour soutenir le président syrien face aux rebelles, les gardiens de la Révolution, force d’élite de l’armée iranienne, ont envoyé ces dernières années des milliers de soldats et des armes en Syrie. Plus de 1.000 combattant­s iraniens, dont des officiers de haut rang des gardiens de la Révolution, sont morts depuis le début du conflit il y a sept ans.

A Téhéran, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bahram Qassemi, a souligné hier que l’iran allait soutenir Damas dans son offensive contre les insurgés d’idlib.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia