Le Temps (Tunisia)

Évasion de près de 400 prisonnier­s sur fond de combats à Tripoli

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Une prison située dans la banlieue sud de la capitale libyenne a été le théâtre d’une émeute qui s’est soldée par l’évasion de quelque 400 détenus, alors que des combats entre des milices rivales sèment la mort et le chaos à Tripoli depuis une semaine.

La capitale et ses environs sont en proie à des combats acharnés qui ont commencé le 26 août, quand la Septième Brigade, une milice de Tarhouna, une ville située à une soixantain­e de kilomètres au sud-est de Tripoli, a marché vers la capitale, où elle s’est violemment heurtée à des milices tripolitai­nes – la Brigade des révolution­naires de Tripoli et la Brigade Nawasi, détaille Time. Depuis la chute du dictateur Muammar Kadhafi en 2011, de nombreuses milices armées ont tenté de prendre le contrôle de Tripoli. Durant les derniers combats, les milices ont eu recours à des bombardeme­nts dans des zones résidentie­lles très peuplées, faisant en une semaine au moins

39 morts et plus d'une centaine de blessés, selon le ministère de la Santé. On dénombre également quelque 5800 déplacés”, poursuit le magazine, citant le service chargé de la protection civile et des opérations d’aide humanitair­e de la Commission européenne.

État d’urgence

“Le Conseil présidenti­el siégeant à Tripoli a déclaré l'état d'urgence en prévenant toutes les parties que la sécurité de la capitale ne pouvait être impunément troublée, relate pour sa part The Libya Observer. Ce Conseil est issu du gouverneme­nt d’union nationale (GNA), dirigé par Fayez Al-sarraj et reconnu par la communauté internatio­nale dans le cadre d’un accord conclu fin 2015 sous l’égide des Nations unies. Mais son autorité n’est pas reconnue dans tout le pays, notamment par les autorités installées dans l’est libyen et alliées aux forces du général Haftar.

Une prison libyenne

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a de son côté condamné cette escalade des violences, notamment les bombardeme­nts aveugles qui ont tué et blessé de nombreux civils, dont des enfants, poursuit le site libyen. Guterres a également confirmé que l'envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, poursuivra ses efforts et son travail avec toutes les parties concernées pour arriver à un accord politique acceptable pour tout le monde, afin d'éviter d'autres pertes en vies humaines et dans l'intérêt du peuple libyen.

Time ajoute que la mission onusienne a appelé toutes les parties concernées à une réunion aujourd’hui, pour un dialogue urgent sur la situation sécuritair­e. En attendant, peu d’informatio­ns circulent sur les prisonnier­s évadés. Ce seraient en majorité des détenus de droit commun, mais il y aurait aussi parmi eux d’anciens partisans du régime de l’ex-dictateur Muammar Kadhafi.

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