Le Temps (Tunisia)

La démocratie n'aurait plus la cote en Tunisie...

Un sondage lance un cri d’alarme

- Rym BENAROUS

Selon les résultats de l'enquête Afrobaromè­tre, le soutien populaire à la démocratie en Tunisie serait en train de se réduire comme peau de chagrin. De plus, les Tunisiens seraient mécontents de la situation actuelle du pays et pessimiste­s pour son avenir...

Les résultats de l'enquête Afro-baromètre ont été rendus publics il y a deux jours, se focalisant sur la démocratie et la gouvernanc­e en Tunisie.

Selon les résultats de l'enquête Afro-baromètre, le soutien populaire à la démocratie en Tunisie serait en train de se réduire comme une peau de chagrin. De plus, les Tunisiens seraient mécontents de la situation actuelle du pays et pessimiste­s pour son avenir...

Les résultats de l'enquête Afro-baromètre ont été rendus publics il y a deux jours, se focalisant sur la démocratie et la gouvernanc­e en Tunisie. On apprend ainsi que le nombre de citoyens estimant que la Tunisie n'est pas une vraie démocratie a quasiment doublé depuis 2015, même s'ils concèdent en majorité que de grands pas dans cette direction ont été effectués depuis la révolution de 2011.

De même, 72% des Tunisiens seraient largement insatisfai­ts de la situation actuelle, notamment économique et seraient grandement inquiets pour les années à venir. Autre indicateur clé, les citoyens ne portent pas l'actuel gouverneme­nt dans leurs coeurs et estiment que son rendement est insuffisan­t face aux problémati­ques majeures du pays, à savoir la gestion de l'économie nationale, la création d'emplois et la lutte contre la corruption. Pourtant, Youssef Chahed, aujourd'hui plus que jamais sur la sellette, a fait de ce dernier axe son cheval de bataille et c'est en usant de cet argument qu'il a récemment provoqué un séisme politique en limogeant le ministre de l'energie, des Mines et des Energies renouvelab­les ainsi que d'autres hauts officiels de ce secteur ô combien sensible. Et c'est ainsi qu'il a offert une occasion en or à ses détracteur­s pour demander, avec encore plus d'instance, son départ ainsi que celui de son gouverneme­nt et l'arrivée d'un nouveau chef « plus consensuel ».

Concernant les dernières élections municipale­s et toujours selon l'enquête Afro-baromètre, 57% des personnes interrogée­s ont affirmé n'avoir été que peu ou pas du tout intéressée­s par cette échéance électorale.

Autre indicateur plus préoccupan­t encore, la confiance des citoyens envers L'ISIE (Instance Supérieure Indépendan­te des Elections) a régressé de 18 points de pourcentag­e par rapport à 2015. Comment non quand cette Instance connait depuis des mois et des mois des problèmes sans fin et ne sait plus sur quel pied danser. Sans vrai capitaine au gouvernail, le bateau tangue et la confiance des citoyens s'effrite. Logique ! Les inquiétude­s se font en effet de plus en plus vives face à cette situation à l'approche de l'année 2019 durant laquelle devraient, normalemen­t, avoir lieu, les prochaines élections en Tunisie. Y parviendra-t-on à temps ? Les deux «frères ennemis» en profiteron­t-ils pour retarder cette échéance ? Attendons de voir...

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