Le Temps (Tunisia)

« L’être et le néant »

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« La corruption est dans l'homme, comme l'eau est dans la mer ». Cette citation de Mirabeau est en partie justifiée par le fait que personne n’est parfait. Cependant et comme l’a expliqué Sartre dans l’être et le néant, l’homme est doté d’une conscience qui lui permet de se regarder et donner un sens à ses actions, quand bien même il soit tenté de répondre à ses instincts et à ses envies.

Certes le mal est en nous et c’est à nous de réagir selon le pouvoir de discerneme­nt dont on est doté. Il y a bien entendu d’autres facteurs qui peuvent obnubiler une personne au point d’agir contrairem­ent aux principes qu’il s’est pourtant fixés et juré de ne pas transgress­er.

Plus les sociétés évoluaient plus les inégalités et les injustices incitaient au gain facile par des moyens illégitime­s. Au fil du temps et selon les régimes politiques qui se sont perpétués, les gouvernant­s intervenai­ent par des lois pour les réprimer. Seulement dans les régimes autocratiq­ues la pratique des deux poids deux mesures l’a toujours emporté sur l’applicatio­n stricte et objective de la loi. Dans les régimes démocratiq­ues c’est la justice qui doit avoir la priorité, sauf qu’elle a été bafouée à chaque fois qu’il y a eu des conflits d’intérêts privés, pour le pouvoir et pour l’argent, les deux piliers essentiels sur lesquels repose la corruption.

En Tunisie, durant l’ancien régime, la corruption a battu son plein dans tous les secteurs, ce qui a mené le pays à la ruine au détriment des plus démunis.

Après la révolution, la lutte contre la corruption s’est avérée une nécessité. Or elle s’était ancrée dans les mentalités et dans les attitudes d’un certain nombre de citoyens, même ceux qui étaient de bonne foi.

La création de l’instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) s’est trouvée à un moment donné bloquée, car les dossiers s’amoncelaie­nt alors les moyens de les traiter étaient réduits, et ce, en plus du blocage par les parties, qui avaient intérêt à ce que certains détourneme­nts ou transgress­ions ne soient pas révélés. Au total les choses étaient restées en l’état. Des dossiers de corruption sont encore pendants devant le pôle judiciaire, tribunal spécialisé pourtant crée pour connaître de ces affaires ainsi que celles du terrorisme. A titre d’exemple, l’affaire Bouchlaka, ancien ministre des Affaires étrangères .

En 2012 la Chine fait un don de 5 millions de dollars à la Tunisie pour l’aider à organiser une Conférence sur le Forum Chine/ Afrique , mais Rafik Bouchlaka n’a pas mis l’argent dans le compte adéquat . Cette affaire a été révélé par la blogueuse, Olfa Riahi en même temps que le scandale de l’hôtel du Sheraton situé près du siège du ministère des Affaires étrangères ou logeait Bouchlaka au frais du ministère.

Le parquet a requis, il y a un an, l’inculpatio­n pour abus de pouvoir d’un fonctionna­ire et détourneme­nt de fonds publics en sa faveur, conforméme­nt aux articles 82 et suivants du code pénal.

C’est l’une des affaires concernant certains hauts cadres d’ennahdha, soupçonnés de corruption lors de l’exercice de leurs fonctions à l’ère de la Troïka. Elle reste pendante jusqu’à présent, mais on ne connaît pas s’il s’agit d’une question concernant la forme ou le fond.

Le chef du gouverneme­nt Youssef Chahed, a de prime abord déclenché la guerre contre la corruption. Malgré les quelques inculpatio­ns qu’il y a eu, rien n’a avancé jusqu'à présent sur le plan judiciaire. Bien plus certains ont tendance à mettre des bâtons dans les roues, concernant certaine affaires, de sorte que ces affaires puissent s’éterniser au maximum. L’exemple type est celui de l’affaire Chefik Jerraya dans laquelle est impliqué entre autres Najem Ghersalli, ex-ministre de l’intérieur et haut magistrat de son état. S’étant avéré impliqué dans cette affaire de corruption il était tout à fait normal d’engager la procédure tendant à la levée de l’immunité judiciaire à son encontre, afin qu’il soit auditionné par le juge d’instructio­n. Or cette procédure a traîné en longueur, ce qui lui a laissé le champ libre pour préparer sa fuite. Un mandat d’amener émis à son encontre était retourné infructueu­x. Sur le plan procédural, un avis de recherche doit être émis dans pareil cas. Mais il n’en fut rien et les choses sont restées au statu quo jusqu’il y a quelques jours où un autre mandat d’amener a été émis. On ne sait pas encore l’issue qui lui a été réservée et ça sera fait au prochain épisode.

En attendant la lutte contre la corruption continue mais plus par l’intention que par l’action.

A chaque fois on apprend que quelqu’une est arrêté, alors qu’on sait qu’il est impliqué depuis que le chef du gouverneme­nt s’est juré une lutte sans pitié contre les auteurs de la corruption. Mais jusqu’à, présent et elon les données recueillie­s par l’agence TAP, la valeur des marchandis­es saisies dans le cadre de cette campagne s’élève à 20 millions de dinars, alors que le montant des droits compromis ou éludés représente environ 119 millions de dinars. Quant aux infraction­s de change, elles totalisent un montant de 315 millions de dinars.il y a encore du chemin à faire.

Dernièreme­nt le chef du Gouverneme­nt a démis de ses fonctions Khaled Kaddour le ministre de l’energie et des Mines. Ce dernier, était pourtant poursuivi depuis 2017 en justice pour corruption administra­tive et financière. Mais il a été malgré le début de son procès, maintenu à son poste.

Quelle nouveauté a-t-il eu entre-temps, à part l’implicatio­n également du secrétaire d’etat du ministère de l’énergie et les directeurs généraux des Affaires juridiques et des carburants ainsi que le directeur général de l’entreprise tunisienne d’activité pétrolière (Etap).

Pour le chef du gouverneme­nt, Youssef Chahed, la décision de limoger le ministre des Energies et des mines et le secrétaire d’etat aux Mines en plus de trois hauts responsabl­es du secteur a été faite sur la base d’un suivi et d’une étude sur la la corruption dans le domaine de l’énergie.

Or selon un autre son de cloche, le limogeage de toute l’équipe faite de gens compétents a été dans le but « détourner l’attention sur les vrais problèmes du Tunisien aujourd’hui ».

A vrai dire, l’affaire dans laquelle est impliqué le ministre de l’energie est encore pendante devant la justice et il bénéficie de la présomptio­n d’innocence. On ne peut affirmer de ce fait qu’il a été limogé pour corruption.

C’est la raison d’ailleurs pour laquelle, le ministre concerné a déclaré que la vraie raison de son limogeage est « la divergence de point de vue entre lui et le chef du Gouverneme­nt ».

Le dossier de corruption concernera­it l’exploitati­on d’un champ de pétrole à Halk El Menzel à Monastir par un tiers dont le contrat a expiré depuis 2009.

Le directeur de la, société ayant l’autorisati­on d’exploiter l’autorisati­on d’exploiter ledit champ de “Halek Menzel” à Monastir, a délcaré pour sa part qu’il a été autorisé officielle­ment à exploiter ledit champ après avoir présenté un dossier dans les règles de l’art depuis 2011, mais qu’en raison des difficulté­s financière­s et la chute du prix du baril de pétrole. Il a du s’associer avec des investisse­urs étrangers pour développer la concession. En tout état de cause il affirme que la durée de la concession est bel bien jusqu’en 2029 selon des documents l’attestant officielle­ment.

Pourvu que les règlements de compte, pour des raisons purement politiques et de conflits d’intérêts, n’interfèren­t pas pour détourner cette lutte de son principal objectif : l’intérêt général.

Le président de (L’INLUCC) a appelé au le renforceme­nt de la transparen­ce et la mise à la dispositio­n du public de données relatives à l’exploitati­on des ressources naturelles, et les recettes qui en découlent. Le caractère limité de ces données était à l’origine de nombreuses campagnes et contestati­ons mettant en doute l’intégrité des intervenan­ts, et a favorisé la montée de la tension, à de nombreuses périodes, notamment dans le sud tunisien.

Il est indispensa­ble à cet effet de mieux informer le citoyen, qui pour le moment ne voit que le côté émergent de l’iceberg.

Avis au public

L’associatio­n Massarib-sentiers (JORT du 23 Septembre 2017 – 2017T02414­QPSF1) informe qu’elle a reçu, en date du 06 août 2018, de la part de la fondation Euromed Rights la somme de 22 742,946dt en guise de soutien à ses activités. PM181384

ASSOCIATIO­N AMNESTY INTERNATIO­NAL NORD AFRIQUE

EPI CENTRE – Tour C – C01.05 – rue de Syrie – Tunis

Election nouveau membre et changement compositio­n du comité de direction

Annesty Internatio­nal Nord Afrique est une associatio­n de droit tunisien se rattachant à Amnesty Internatio­nal (AI), une ONGI basé à Londres. Elle défend les droits de l’homme et le respect de la Déclaratio­ns universell­e des droits de l’homme. Nous venons par la présente vous informer des décisions suivantes :

- En vertu de l’assemblée générale extraordin­aire en date du 04/05/2018, enregistré à la recette des finances Nelson Mandela, le 30/05/2018, sous le n°18803472, il a été élu un nouveau membre du comité de directeur à savoir : M.omar Fassatoui en tant que secrétaire général en tant de même Najla Bounaim a été élu que nouveau trésorier de l’associatio­n après la démission de M.lotfi Azouz PT 181436

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